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Générateurs : le prix du kWh en hausse de 15,5 % en janvier

Générateurs : le prix du kWh en hausse de 15,5 % en janvier

Photo João Sousa

Dans l’attente que le ministère de l’Énergie et de l’Eau s’active à mettre en œuvre, en collaboration avec le fournisseur public Électricité du Liban, la première phase d’un plan annoncée vendredi dernier et visant à améliorer la production d’électricité, quasiment nulle depuis début 2023, les Libanais vont devoir mettre encore un peu plus la main à la poche pour payer leur courant fourni en janvier par les propriétaires de générateurs privés.

Si le prix de l’électricité avait connu une légère baisse en décembre, il est reparti à la hausse en janvier sur fond de dépréciation aiguë de la livre libanaise face au dollar (passée de 42 500 livres le 1er janvier à 58 000 livres hier, avec un pic à près de 64 000 livres le dollar la semaine dernière), et ce malgré un retour des cours mondiaux du pétrole à leurs niveaux précédent l’invasion russe de l’Ukraine fin février 2022 qui les avait fait flamber.

Dans le détail, le prix du kilowattheure (kWh) produit par les générateurs électriques en janvier, et qui doit être facturé aux abonnés a été fixé par le ministère de l’Énergie et de l’Eau à 19 641 livres libanaises, soit une hausse de 15,5 % par rapport au tarif du mois précédent (17 004 livres). Conformément aux modalités appliquées, ce tarif est majoré de 10 % dans les régions montagneuses (plus de 700 mètres d’altitude) et/ou rurales et passe à 21 605 livres le kWh.

Le tarif de janvier a donc été calculé en fonction du prix moyen du mazout évalué à 653 056 livres les 20 litres, dans ce contexte de baisse mondiale des prix des carburants et sur fond d’effondrement de la livre libanaise face au dollar. Ce niveau représente une baisse de 20,67 % par rapport au mois précédent (823 250 livres les 20 litres de mazout).

Comme chaque mois, le ministère a également comptabilisé les coûts additionnels engagés par les exploitants de générateurs (changement de l’huile, des filtres et autres pièces), ainsi que le coût d’amortissement du générateur lui-même, en utilisant un taux de change de 50 362 livres pour un dollar, contre un taux de 39 285 en décembre, ce qui explique l’augmentation en livres des factures. En effet, celles en dollars sont en baisse : le kWh étant passé de 0,43 dollar en décembre à 0,39 dollar en janvier. À noter que ces tarifs intègrent également une marge de 10 % au profit des exploitants.

Pour calculer la facture totale, le prix du kWh doit être multiplié par la consommation. S’y ajoute un forfait variant en fonction de l’intensité maximale délivrée en ampères (A). Pour une intensité maximale de 5 A, le forfait mensuel est fixé à 185 000 livres (contre 130 000 livres le mois précédent) ; celui d’une intensité de 10 A à 335 000 livres (contre 250 000 livres le mois précédent). Le ministère impose également une majoration évaluée ce mois à 150 000 livres pour chaque 5 A additionnels à partir de 10 A, contre 120 000 livres depuis septembre.

Le ministère a également maintenu les spécificités introduites pour les ascenseurs et pour les parties communes des bâtiments connectés en triphasé, indiquant que leurs tarifs fixes seront calculés sur la base d’une installation monophasée. Exemple : si l’ascenseur et les parties communes disposent d’un disjoncteur triphasé 3 x 15 A, leur forfait sera calculé sur la base d’une capacité de 15 A, et non de 45 A, soit 485 000 livres en janvier, et non 1 385 000 livres.

Dans ce cadre, le ministère de l’Énergie et de l’Eau a une nouvelle fois appelé les propriétaires de générateurs à se conformer à la décision du ministère de l’Économie et du Commerce concernant l’obligation d’installer des compteurs. Si celle-ci, mise en place en 2018, s’impose à tous les membres de cette filière en principe illégale, mais tolérée en raison des carences chroniques et de plus en plus accentuées du fournisseur officiel EDL, une importante partie d’entre eux ont refusé de s’y conformer et continuent d’appliquer des tarifs forfaitaires, souvent alignés sur ceux du ministère et parfois exigés en dollars.

Le ministère précise enfin que les propriétaires de générateurs n’ont pas le droit d’afficher leurs prix en dollars ou d’ajouter des frais supplémentaires comme la TVA à la facture, s’ils ne sont pas enregistrés, conformément à la loi, auprès du ministère des Finances, et appelle le ministère de l’Économie à renforcer l’application de ces mesures.

Dans l’attente que le ministère de l’Énergie et de l’Eau s’active à mettre en œuvre, en collaboration avec le fournisseur public Électricité du Liban, la première phase d’un plan annoncée vendredi dernier et visant à améliorer la production d’électricité, quasiment nulle depuis début 2023, les Libanais vont devoir mettre encore un peu plus la main à la poche pour payer...