Najat Saliba et Melhem Khalaf poursuivent leur sit-in au Parlement

La députée contestataire Najat Aoun Saliba a promis vendredi de poursuivre son sit-in au Parlement à Beyrouth jusqu'à ce que ses collègues élisent un chef de l'État au Liban, avec Melhem Khalaf, alors que le  pays est sans président depuis près de trois mois et plonge dans une grave crise économique.

Les deux députés entament vendredi leur deuxième semaine de sit-in pour protester contre les profonds différends politiques qui empêchent l'élection d'un successeur à Michel Aoun, parti le 31 octobre dernier. À l'issue de la onzième session électorale du Parlement le 19 janvier, où les députés ont (encore) échoué à élire un chef de l'État, Najat Saliba et Melhem Khalifa étaient restés dans l'hémicycle.

"Nous restons ici, que personne ne pense que nous allons partir" avant l'élection d'un président, a déclaré vendredi à l'AFP Najat Aoun Saliba. "L'État se délite complètement, nous voulons préserver ce qu'il en reste, à savoir le Parlement", a ajouté la députée qui dit dormir dans un salon de l'hémicycle, comme son collègue. "Nous sommes sans gouvernement, sans système financier et sans justice", a encore déploré Mme Saliba.

Parallèlement à la crise politique et économique, la décision lundi du juge d'instruction Tarek Bitar de reprendre l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en 2020 a déclenché une véritable guerre au sein de la justice.

Le mandat du président Michel Aoun a expiré le 31 octobre et les députés, profondément divisés entre le camp du Hezbollah pro-iranien et celui de leurs adversaires, n'arrivent pas à désigner un successeur. Aucun camp ne dispose d'une claire majorité pour imposer un candidat dans un pays où l'élection d'un président prend souvent des mois.