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Moyen-Orient - Cisjordanie

Dix Palestiniens tués par l’armée israélienne en une seule journée

Raid dans le camp de Jénine, opérations militaires ailleurs ; Ramallah décide de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Tel-Aviv.

Dix Palestiniens tués par l’armée israélienne en une seule journée

Des Palestiniens aux funérailles de neuf personnes tuées lors d’un raid isréalien dans le camp de Jénine, le 26 janvier 2023. Jaafar Ashtiyeh/AFP

Encore une journée de violence. Neuf Palestiniens sont morts hier à Jénine lors d’un raid israélien présenté par l’armée comme une opération contre des activistes islamistes dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Vingt personnes ont également été blessées, dont quatre grièvement, au cours de cette incursion militaire, selon le ministère palestinien de la Santé. Par ailleurs, un dixième Palestinien a été tué par balle par les forces israéliennes hier, à al-Ram, près de Jérusalem, dans des conditions non précisées, et plusieurs autres ont été blessés dans d’autres incidents. Il s’agit de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la flambée de violence entre l’armée israélienne et le Jihad islamique à Gaza pendant laquelle 49 Palestiniens au moins, parmi lesquels des combattants mais aussi des civils dont des enfants, avaient péri en trois jours d’août 2022. « Depuis le début de l’année, nous continuons d’observer des niveaux élevés de violence et les tendances négatives qui ont caractérisé 2022 », a regretté dans un communiqué l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, jugeant « essentiel de faire baisser immédiatement les tensions ».

Un porte-parole militaire israélien a indiqué que l’armée avait mené dans le camp « une opération de contre-terrorisme » ciblant l’organisation armée Jihad islamique qui, d’après le ministre de la Défense Yoav Gallant, planifiait une attaque en Israël. Malgré des échanges de coups de feu, aucun soldat n’a été blessé, a affirmé l’armée israélienne. Avant de se retirer, les forces israéliennes ont « délibérément tiré des grenades de gaz lacrymogène » dans le service pédiatrique de l’hôpital gouvernemental de Jénine, « provoquant l’asphyxie de certains enfants », a affirmé la ministre palestinienne de la Santé, Maï al-Kaïla. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (...) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a déclaré un porte-parole militaire israélien.

« La résistance est partout et est prête pour le prochain affrontement au cas où le gouvernement fasciste (israélien) et son armée criminelle continuent d’attaquer notre peuple, notre terre et nos lieux sacrés », a commenté Tariq Salmi, porte-parole du Jihad islamique, dans un communiqué. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi à Jénine pour les funérailles des neuf Palestiniens, dont les dépouilles ont été enveloppées dans le drapeau palestinien.

Fin de la coopération sécuritaire

Suite au raid de Jénine, l’Autorité palestinienne a annoncé hier mettre fin à la coordination sécuritaire avec Israël. « À la lumière des agressions répétées contre notre peuple et des violations d’accords signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué dans un communiqué le bureau du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

En fin de matinée, des secouristes s’affairaient dans des gravats dans le camp de réfugiés, où les murs de certains bâtiments ont été noircis par des incendies. Le camp, datant de 1953, est une ville dans la ville et abrite près de 20 000 réfugiés, selon l’Unrwa, l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens. En mai 2022, la journaliste palestino-américaine Shirine Abou Akleh, vedette de la chaîne al-Jazeera, y avait été tuée alors qu’elle couvrait un raid israélien. L’armée israélienne mène des opérations quasi quotidiennes sur ce territoire, particulièrement dans les secteurs de Jénine et Naplouse (Nord), bastions de factions palestiniennes armées. « L’armée israélienne détruit tout et tire sur tout ce qui bouge », a déclaré le gouverneur adjoint de Jénine, Kamal Abou al-Roub. La ministre palestinienne de la Santé a demandé l’organisation d’une « réunion d’urgence » avec le Comité international de la Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les décès d’hier portent à 30 le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l’année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.

« Je suis profondément inquiet et attristé par le cycle de violence continu en Cisjordanie occupée », a réagi dans un communiqué l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland. Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a dénoncé « un massacre perpétré par le gouvernement d’occupation israélien ». « L’occupation paiera le prix du massacre qu’elle a perpétré » et « la réponse de la résistance ne se fera pas attendre », a promis dans un communiqué Saleh al-Arouri, haut cadre du Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza.

Israël « ne cherche pas d’escalade » mais se prépare « à tous les scénarios », a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, d’après un communiqué de son bureau.

Source : AFP

Encore une journée de violence. Neuf Palestiniens sont morts hier à Jénine lors d’un raid israélien présenté par l’armée comme une opération contre des activistes islamistes dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Vingt personnes ont également été blessées, dont quatre grièvement, au cours de cette incursion militaire, selon le ministère...

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