Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Mort de Mahsa Amini

L’UE sanctionne plusieurs responsables des gardiens de la révolution

Les 27 ne peuvent décider, à ce stade, de placer les gardiens de la révolution sur leur liste noire.

L’UE sanctionne plusieurs responsables des gardiens de la révolution

Manifestation à Bruxelles contre les gardiens de la révolution iranienne, le 23 janvier. Johanna Geron/Reuters

L’Union européenne a sanctionné lundi plusieurs responsables des gardiens de la révolution islamique pour violation des droits de l’homme, mais n’est pas en mesure à ce stade de placer l’armée idéologique de l’Iran sur la liste des organisations terroristes.

Les ministres des Affaires étrangères de l’union ont ajouté 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la répression des manifestations sur la liste de leurs sanctions pour violation des droits humains. Quatre commandants des gardiens de la révolution et douze unités militaires des IRGC figurent sur cette liste publiée au Journal officiel de l’UE.

Les Européens ont également sanctionné le ministre iranien des Sports et de la Jeunesse Seyed Hamid Sajjadi Hazaveh pour « les pressions exercées sur les athlètes ». Quatre députés et deux directeurs de la radio-télévision iranienne sont également au nombre des personnalités sanctionnées.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a cependant insisté sur le fait que les 27 ne pouvaient décider, à ce stade, de placer les gardiens de la révolution sur leur liste noire. « C’est quelque chose qui ne peut être décidé sans un tribunal. Une décision de justice est nécessaire », a-t-il expliqué. « Vous ne pouvez pas dire : “Je te considère comme un terroriste parce que je ne t’aime pas”. Cela doit être fait lorsqu’un tribunal d’un État membre émet une déclaration juridique, une condamnation concrète », a-t-il précisé.

Téhéran a multiplié les mises en garde aux Européens depuis que les eurodéputés ont adopté jeudi dernier une résolution invitant l’UE à inscrire les gardiens de la révolution islamique (IRGC) sur la liste des « organisations terroristes » de l’UE.

L’Union européenne a déjà imposé le gel des avoirs, l’interdiction de visa et l’interdiction de recevoir des financements de l’UE à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestations.

Londres prend de nouvelles sanctions

Pour sa part, le Royaume-Uni a annoncé lundi de nouvelles sanctions contre des responsables iraniens, dont le procureur général adjoint, et ce en riposte à la répression et l’exécution de l’Irano-

Britannique Alireza Akbari. Ces nouvelles sanctions, gels d’avoir et interdiction de séjour à l’encontre de cinq personnes et deux entités portent à 50 les sanctions prises en réponse aux « violations des droits humains » perpétrées par Téhéran depuis la mort de Mahsa Amini, selon la diplomatie britannique.

La mort de cette jeune femme de 22 ans mi-septembre, à la suite de son arrestation par la police des mœurs pour violation présumée du code vestimentaire pour les femmes, a déclenché de nombreuses manifestations dont la répression a fait des centaines de morts.

« Ces sanctions », ainsi que celles de l’Union européenne et des États-Unis, « montrent la condamnation unanime de la communauté internationale des terribles violences que le régime iranien inflige à son propre peuple, y compris l’exécution du binational britannico-iranien Alireza Akbari », a déclaré le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ancien haut responsable au ministère iranien de la Défense, Alireza Akbari, 61 ans, a été pendu le 14 janvier après avoir été condamné à la peine capitale, accusé d’espionnage au profit du Royaume-Uni. Son exécution avait provoqué l’indignation des pays occidentaux et d’ONG. Les sanctions britanniques ciblent notamment des responsables des services de sécurité et le procureur général adjoint, Ahmad Fazelian. Ce dernier est tenu pour responsable par Londres d’un système judiciaire caractérisé par des « procès injustes » et « l’utilisation de la peine de mort à des fins politiques ». « Ceux qui sont sanctionnés aujourd’hui (...) sont au cœur de la répression brutale du peuple iranien par le régime », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.

La France a dénoncé de son côté « la politique d’otages d’État » pratiquée par les autorités iraniennes avec la détention de nombreux citoyens européens. « Il est temps que nous réfléchissions en Européens aux réponses à apporter » à cette situation, a affirmé la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. « De plus en plus de citoyens européens sont détenus et cette situation est totalement inacceptable », a dénoncé en écho son homologue belge Hadja Lahbib. « Il est important que nous adressions à 27 un message clair et ferme aux autorités iraniennes. »

Arrestation de trois femmes journalistes

Enfin, au moins trois femmes journalistes ont été arrêtées en Iran, a-t-on appris lundi de sources locales. « Au cours des dernières 48 heures, au moins trois journalistes, Mmes Melika Hashemi, Saïdeh Shafiei et Mehrnoush Zareï, ont été arrêtées », a annoncé l’Association des journalistes de Téhéran dans un communiqué.

Le quotidien réformateur Etemad a précisé qu’elles avaient été transférées à la prison d’Evine à Téhéran. Ce journal évalue à 79 le nombre de journalistes interpellés depuis le début des manifestations dans le pays il y a quatre mois.

Source : AFP

L’Union européenne a sanctionné lundi plusieurs responsables des gardiens de la révolution islamique pour violation des droits de l’homme, mais n’est pas en mesure à ce stade de placer l’armée idéologique de l’Iran sur la liste des organisations terroristes.Les ministres des Affaires étrangères de l’union ont ajouté 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut