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L'armée ukrainienne défend Soledar malgré une situation "difficile"

L'armée ukrainienne défend Soledar malgré une situation

Des militaires ukrainiens tirent un missile près de Soledar, le 11 janvier 2023. Photo Arman SOLDIN / AFP

L'armée ukrainienne défendait toujours Soledar jeudi malgré une situation "difficile" et des "combats acharnés" dans cette petite ville de l'est de l'Ukraine que les forces russes tentent coûte que coûte de conquérir pour renverser le cours de la guerre.

"Les combats les plus acharnés et les plus violents se poursuivent aujourd'hui dans la zone de Soledar", a indiqué la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar lors d'une conférence de presse.

Selon elle, "malgré une situation difficile, les soldats ukrainiens se battent sans relâche".

Autrefois connue pour ses mines de sel, Soledar est en effet située à 15 km au nord-est de la ville de Bakhmout que les forces russes cherchent à prendre depuis des mois.

Pour l'analyste militaire Anatoli Khramtchikhine, la prise de Soledar, petite ville d'environ 10.000 habitants avant guerre, aujourd'hui complètement détruite, permettrait à Moscou de brandir enfin une victoire militaire, après une série de revers humiliants.

"Toute victoire est importante, surtout parce qu'il n'y a pas eu de victoire depuis un moment", souligne-t-il.

Andreï Baïevskiï, député séparatiste prorusse de la région de Donetsk, souligne de son côté que la prise de Soledar permetrait de "couper les lignes d'approvisionnement" ukrainiennes qui permettent de défendre Bakhmout.

"Soledar (...) ouvre (aussi) des possibilités de tirs d'artillerie en direction de Sloviansk, Kramatorsk et Kostiantynivka" plus à l'ouest, a-t-il encore observé à la télévision russe.

Mercredi, le chef du groupe de mercenaires russes Wagner, Evguéni Prigojine, avait revendiqué la prise de Soledar, avant d'être rapidement contredit non seulement par Kiev, mais aussi par le ministère russe de la Défense avec lequel il entretient des relations de rivalité.

Jeudi, le Kremlin a toutefois salué "le travail gigantesque" et "les actions héroïques" des hommes de Wagner en première ligne.

"Il reste encore beaucoup de travail à faire", a par ailleurs relevé face à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Sur une carte de l'est de l'Ukraine publiée jeudi par le ministère russe de la Défense, Soledar n'apparaissait pas dans la zone en rouge sous contrôle de l'armée de Moscou.

"Nous tenons bon"

"La Russie envoie des milliers de ses citoyens à l'abattoir, mais nous tenons bon", a martelé Ganna Maliar, vantant "la résilience et l'héroïsme" des forces ukrainiennes.

Après plusieurs défaites en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine s'était résolu à l'automne à déclarer la mobilisation de centaines de milliers de réservistes et lancer une campagne de frappes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Sans présenter de chiffres, Mme Maliar a indiqué jeudi que les troupes russes qui combattent à Soledar "subissent de lourdes pertes (...) en essayant sans succès de percer notre défense".

Kiev n'a de son côté pas chiffré ses tués et blessés dans la zone, mais Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, avait reconnu mercredi "des pertes significatives", dans un entretien avec l'AFP.

A Bakhmout, sous les bombes, le docteur Elena Moltchanova, 40 ans, continue tant bien que mal de prodiguer des soins aux milliers de civils, souvent âgés, qui sont restés dans la ville.

"Il n'y a pas assez de seringues et d'aiguilles à insuline. Les stocks de médicaments pour le coeur s'épuisent très rapidement", déplore-t-elle auprès de l'AFP. Mais impossible pour elle de s'imaginer quitter la ville "tant qu'il y a des gens ici".

Oleksiy Stepanov est venu pour le certificat de décès de son voisin de 83 ans, qui est mort chez lui. Ses fenêtres avaient été soufflées par les bombardements. "Les gens ont peur", dit-il.

Objectifs russes inchangés

Le chef de l'état-major des armées russes, le général Valéri Guerassimov - un interlocuteur régulier de Vladimir Poutine - a par ailleurs été nommé mercredi soir à la tête des troupes déployées en Ukraine, en remplacement du général Sergueï Sourovikine. Celui-ci n'aura dirigé les opérations que pendant à peine trois mois, marqués par la retraite de Kherson (sud).

Cette réorganisation a été justifiée par le ministère russe de la Défense par "un élargissement de l'ampleur des missions à accomplir". Mais elle pourrait aussi être due aux échecs d'ores et déjà attribués au général Sourovikine, comme la tactique infructueuse de frappes massives sur l'infrastructure énergétique de l'Ukraine -- qui n'a pas fait plier Kiev --, ou encore le bombardement ukrainien au Nouvel an à Makiïvka qui a tué entre 89 (selon Moscou) et 400 soldats russes.

"Vladimir Poutine n'a pas parlé de nouveaux objectifs", a précisé M. Peskov jeudi.

Enfin, alors que Kiev a affirmé que la Russie se préparait à une nouvelle mobilisation massive quitte à fermer les frontières, un militaire russe de 24 ans, Marcel Kandarov, a été condamné par un tribunal militaire d'Oufa (Oural) à cinq ans de prison pour avoir refusé d'aller combattre en Ukraine.

L'armée ukrainienne défendait toujours Soledar jeudi malgré une situation "difficile" et des "combats acharnés" dans cette petite ville de l'est de l'Ukraine que les forces russes tentent coûte que coûte de conquérir pour renverser le cours de la guerre."Les combats les plus acharnés et les plus violents se poursuivent aujourd'hui dans la zone de Soledar", a indiqué la vice-ministre...