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Dernières Infos - Crise politique au Liban

Raï prêche la "prudence" au gouvernement sortant

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Le patriarche maronite Béchara Raï. Photo d'archives Ani

Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé, dimanche, le gouvernement sortant à faire preuve de "prudence" dans l'exercice de ses pouvoirs, afin d'assurer l'unité nationale et d'"empêcher certains d'utiliser (...) les réunions (du cabinet) pour des objectifs politiques et sectaires".

Le gouvernement de Nagib Mikati s'est réuni lundi dernier en Conseil des ministres au Grand sérail de Beyrouth, une réunion au cours de laquelle des aides sociales et médicales à la population ont été approuvées malgré le boycott de plusieurs ministres proches du Courant patriotique libre (CPL, aouniste).

"Il y a eu une forte opposition à la réunion du Conseil (...). Cette opposition a pris une tournure constitutionnelle, politique et sectaire, que nous craignions avant qu'elle ne se produise", a noté Mgr Raï dans son homélie dominicale. Il a également souligné qu'il avait exhorté M. Mikati à "reporter la réunion en attendant une consultation préalable plus approfondie et pour déterminer les pouvoirs d'un gouvernement démissionnaire (...) en l'absence d'un président de la République".

"Malheureusement, le gouvernement a tenu sa réunion, et personne ne s'y est opposé", a ajouté le prélat. "C'est pourquoi nous appelons le gouvernement à la prudence dans l'utilisation de ses prérogatives, afin de préserver l'unité nationale, et d'empêcher certains d'utiliser (...) les réunions pour des objectifs politiques et sectaires", a-t-il dit sans autre précision.

Le cardinal Raï a insisté, en outre, sur le fait que l'on devrait se tourner vers "les Nations Unies et les pays décideurs pour sauver le Liban avant qu'il ne soit trop tard", après l'échec jusqu'à présent de tous les mécanismes internes pour former un gouvernement et élire un président.

Le Liban reste confronté à une double vacance du pouvoir exécutif. Le palais de Baabda est sans président depuis le départ de Michel Aoun fin octobre, tandis que le cabinet Mikati continue d'exercer à titre intérimaire  en raison de l'échec des tentatives de formation d'un gouvernement. "Le mieux que le gouvernement, et surtout son Premier ministre, puissent faire est de travailler aux niveaux arabe et international pour accélérer l'élection d'un président. C'est la solution dans un pays qui se dégrade", a estimé le dignitaire religieux.

Vendredi, le patriarche a rencontré le leader du CPL, Gebran Bassil, qui lui a assuré qu'il poursuivrait le dialogue au Liban et à l'étranger pour trouver une solution à la crise politique. Mgr Raï a également rencontré l'ancien président  Aoun dans la même journée. "Je ne suis pas ici pour parler de l'élection présidentielle", avait alors déclaré M. Aoun. "Le Pacte national n'est pas respecté, la Constitution et certains droits non plus", avait-il fustigé.

M. Bassil s'est rendu à Paris et à Doha ces dernières semaines pour discuter de la crise politique. Bien qu'il ait déclaré être un candidat "naturel" à la magistrature suprême, il n'a jamais annoncé officiellement sa candidature.

Depuis le début de la période électorale, neuf sessions parlementaires n'ont pas permis d'élire un nouveau chef de l'État. Le Hezbollah pro-iranien penche pour le chef du mouvement Marada, Sleiman Frangié, mais le CPL qui est son allié chrétien, a clairement fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de voter pour lui.

Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé, dimanche, le gouvernement sortant à faire preuve de "prudence" dans l'exercice de ses pouvoirs, afin d'assurer l'unité nationale et d'"empêcher certains d'utiliser (...) les réunions (du cabinet) pour des objectifs politiques et sectaires".Le gouvernement de Nagib Mikati s'est réuni lundi dernier en Conseil des ministres au Grand sérail de...