
Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, présidant le 8 février 2022 un Conseil des ministres au Grand sérail à Beyrouth. Photo d'archives Dalati et Nohra
Le cabinet sortant de Nagib Mikati s'est réuni lundi au Grand sérail à Beyrouth, peu après 11h, en Conseil des ministres, autour d'un ordre du jour axé notamment sur des aides sociales et médicales dans un Liban en pleine crise, et ce, malgré le boycott de plusieurs ministres du camp aouniste ou qui lui sont proches.
Dimanche, MM. Abdallah Bou Habib, Henri Khoury, Maurice Slim, Amine Salam, Hector Hajjar, Walid Fayad, Walid Nassar, Georges Bouchikian et Issam Charafeddine (proche de Talal Arslane) ont affirmé, dans un communiqué conjoint, qu'ils "refusent de s’associer à une violation de la Constitution". "Il a été convenu par le Premier ministre et le gouvernement qu’aucune session ne serait tenue à moins que deux nécessités ne s’imposent, la première étant une urgence (...) et la seconde une approbation de tous les membres du gouvernement", ont-ils souligné.
Cette annonce a fait craindre une levée de la réunion gouvernementale, faute de quorum. Georges Bouchikian et Hector Hajjar se sont toutefois rendus au Grand sérail lundi matin, ce qui a favorisé la tenue de la réunion avec la présence de 17 ministres sur un total de 24.
Le boycott ministériel intervient après que le Courant patriotique libre (CPL) a indirectement envoyé samedi un ultimatum aux ministres proches de sa formation afin qu’ils s’abstiennent de participer à la réunion. L'ancien président Michel Aoun avait également estimé dimanche que la convocation du gouvernement par M. Mikati est une "tentative d’accaparer le pouvoir et d’imposer sa volonté aux Libanais contrairement à ce que dicte la Constitution".
Le niet des ministres aounistes a été formulé en dépit de la mesure symbolique prise entre-temps par M. Mikati, qui a décidé au cours du week-end de réduire l’ordre du jour à 25 points au lieu des 65 initialement prévus, histoire de donner l’impression d’un Conseil des ministres qui n’examinerait que des dossiers non cruciaux, pour ne pas empiéter sur les prérogatives du président de la République.
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