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Moyen-Orient - TURQUIE

Erdogan envisage une opération terrestre en Syrie

Le président turc a menacé hier de lancer une opération en Syrie après une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak, et des tirs de roquettes lancées en représailles vers la Turquie.

Erdogan envisage une opération terrestre en Syrie

Des combattants syriens soutenus par la Turquie préparent un mortier dans le nord de la province d'Alep, tenue par les rebelles, le 21 novembre. Bakr Alkasem/AFP

Face aux tirs de roquettes menés hier de Syrie contre la Turquie, qui ont fait trois morts et une quinzaine de blessés, Ankara envisage de compléter ses frappes par une opération terrestre. « Il n’est pas question que cette opération soit uniquement limitée à une opération aérienne », a déclaré le chef de l’État aux journalistes turcs qui l’accompagnaient au retour du Qatar, où il a assisté à l’ouverture de la Coupe du monde de football. Recep Tayyip Erdogan menace depuis mai de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, et l’attentat survenu le 13 novembre à Istanbul, aussitôt attribué par Ankara aux combattants kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et des YPG (Unités de protection du peuple), considérées comme des organisations terroristes, a précipité les événements.

L’aviation turque a lancé dimanche l’opération « Griffe épée », une série de raids qui ont visé 89 positions du PKK et des YPG dans le nord de l’Irak, et surtout le nord-est de la Syrie, faisant 35 morts, selon un bilan, hier, de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de contacts en Syrie. Des milliers de Syriens ont assisté aux funérailles d’une dizaine de ces victimes. « Nous implorons le monde et tous ceux qui se soucient des droits humains » de mettre fin aux attaques de la Turquie « qui nous cible avec ses avions et drones », a supplié Chaabane, 58 ans.

« Nous ferons payer »

Mais après une série de tirs de roquettes depuis le territoire syrien vers la frontière turque, qui ont fait au total trois morts et une quinzaine de blessés en Turquie entre dimanche soir et hier matin, l’heure n’est pas à l’apaisement. Parmi les victimes, un enfant et un enseignant de la ville frontalière turque de Karkamis (Sud-Est) ont été tués, selon le ministre turc de l’Intérieur. Le reis a réaffirmé sa détermination : « Nous avons déjà prévenu : nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire. » « Les unités compétentes, notre ministère de la Défense et notre état-major décideront ensemble de la puissance qui doit être engagée par nos forces terrestres », a-t-il annoncé, faisant état de « consultations » en cours.

Entre 2016 et 2019, la Turquie a mené trois opérations d’envergure dans le nord de la Syrie contre les milices et organisations kurdes. Ankara répète vouloir créer une « zone de sécurité » de 30 km de large le long de sa frontière sud. L’armée turque a lancé hier de nouvelles frappes près de Kobané (nord de la Syrie), a rapporté un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont la principale composante sont les YPG kurdes. Une information confirmée par l’OSDH. L’un de ces raids a visé une position des forces du régime syrien, selon les FDS. Un échange de tirs d’artillerie entre les forces turques, soutenues par des supplétifs syriens et les FDS, a par ailleurs eu lieu après des tirs de roquettes contre la ville turque de Karkamis. Le président Erdogan s’est félicité des premiers effets des raids turcs menés à l’aide de « 70 avions et drones », affirmant que les combattants kurdes « se sont enfoncés de 140 km dans le nord de l’Irak et de 20 km dans le nord de la Syrie ».

Le président turc a assuré n’avoir eu « aucune discussion » avec ses homologues américain Joe Biden et russe Vladimir Poutine au sujet de l’opération. Les États-Unis soutiennent les YPG dans le nord-est de la Syrie face aux jihadistes du groupe État islamique, et la Russie appuie des milices prorégime dans la même région. Hier, le gouvernement allemand a appelé la Turquie à agir de façon « proportionnée et en respectant le droit international ». « Ce qui implique notamment que les civils doivent être protégés », a insisté Berlin en exprimant son « extrême inquiétude ».

Source : AFP

Face aux tirs de roquettes menés hier de Syrie contre la Turquie, qui ont fait trois morts et une quinzaine de blessés, Ankara envisage de compléter ses frappes par une opération terrestre. « Il n’est pas question que cette opération soit uniquement limitée à une opération aérienne », a déclaré le chef de l’État aux journalistes turcs qui l’accompagnaient au retour...

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