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Le centre du Caire quadrillé par la police, l'appel à manifester pas suivi

Le centre du Caire quadrillé par la police, l'appel à manifester pas suivi

Un drapeau égyptien. Photo d'illustration Gianluigi Guercia/Getty Images/AFP

La police égyptienne quadrille vendredi le centre du Caire, où se trouve la place Tahrir, épicentre de la "révolution" de 2011, après des appels à manifester finalement pas suivis, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Sur la place emblématique, des hommes en civils fouillent les téléphones de jeunes à moto ou de passants, tandis que leurs collègues en uniforme barrent certaines rues. Aucun manifestant n'est visible mais des camions de police  stationnent sur les ponts menant au centre de la mégalopole de plus de 20 millions d'habitants, tandis que les rideaux des cafés sont baissés. Selon des ONG de défense des droits humains, près de 200 personnes ont été arrêtées en Egypte ces dernières semaines en lien avec l'appel lancé sous le mot-clé "Manifeste_le_11/11" que personne n'a revendiqué. En face, les talk-shows, habituellement fervents partisans du président Abdel Fattah al-Sissi, organisent la riposte.

L'un des présentateurs, Ibrahim Issa, a attribué dès jeudi l'appel aux Frères musulmans, la confrérie du président Mohamed Morsi renversé en 2013 par M. Sissi et depuis interdite. "Mais ils ont échoué à mobiliser, ils ne peuvent même pas faire sortir onze Egyptiens dans la rue", a-t-il lancé.

Vendredi, seuls des policiers arpentent le centre du Caire. De nombreuses vidéos en ligne prétendent montrer des foules anti-Sissi, mais le fact-check de l'AFP en arabe a établi qu'elles avaient en réalité été tournées il y a des années. Cette journée est particulièrement sensible pour les autorités égyptiennes, qui organisent la COP27 à Charm el-Cheikh, car le président américain Joe Biden y est arrivé vendredi.

La campagne de soutien au détenu politique égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, en danger de mort après sept mois de grève de la faim, a interpellé le dirigeant américain. Elle lui rappelle que, candidat, il avait promis de ne plus donner de "blanc-seing" à M. Sissi au sujet des droits humains, et l'alerte sur le sort d'Alaa Abdel Fattah, "coupé du monde, possiblement nourri de force et sans que son ambassade et sa famille ne puissent obtenir de preuve de vie".

Un groupe d'experts indépendants travaillant pour l'ONU a prévenu vendredi: "l'emprisonnement d'Alaa Abdel Fattah et son calvaire ne peuvent pas devenir l'image de la COP27". Faisant écho aux appels des dirigeants occidentaux à la COP27 au début de la semaine, ils appellent à "la libération au plus vite" du blogueur pro-démocratie.

La police égyptienne quadrille vendredi le centre du Caire, où se trouve la place Tahrir, épicentre de la "révolution" de 2011, après des appels à manifester finalement pas suivis, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Sur la place emblématique, des hommes en civils fouillent les téléphones de jeunes à moto ou de passants, tandis que leurs collègues en uniforme barrent certaines...