Dossiers La bande dessinée

En scène, en sons, à toutes les sauces

En scène, en sons, à toutes les sauces

L’arbre se déploie, aérien, sur un arrière-plan foisonnant représentant le bord de mer beyrouthin. Sur chacune de ses branches, des personnages vivent, chacun à sa manière, en solitaire, en couple, en famille ou en groupe, un livre en mains, et on imagine leurs lectures variées. C’est à Charles Berberian, figure majeure de la bande dessinée française et amoureux du Liban pour y avoir vécu un large pan de son enfance et y être régulièrement revenu, que le visuel de l’affiche du festival Beyrouth Livres a été confié. C’est que l’évènement, reprenant la formule du Beyrouth BD Festival qui a eu lieu à l’automne dernier, laisse une nouvelle fois une place de choix à la bande dessinée.

Charles Berberian lui-même (pour en rester un instant à lui) sera particulièrement actif durant les dix jours du festival. Il proposera notamment une création commune avec le musicien Bachar Mar-Khalifé à Deir el-Qamar et chapeautera une représentation de lecture de bandes dessinées à voix haute au théâtre Montaigne de l’Institut français, aux côtés de nombreux autres auteurs tels que la libanaise Noémie Honein, la française Dorothée de Monfreid (qui a dernièrement sorti une bande dessinée, Miss Chat, aux éditions Hélium) ou le suisse Wazem (à qui l’on doit des albums pour un public adulte ou pour la jeunesse, tels que la série Koma).

Certains sont des habitués, développant au fil des évènements un attachement particulier au Liban, et mettant sur pied des projets qui tournent autour de leurs passages. C’est notamment le cas de l’autrice suisse Hélène Becquelin, invitée de l’Ambassade de Suisse au Liban, qui, il y a quelques mois, était tombée sous le charme du palais Debanné à Saïda. Elle avait alors commencé une série de dessins, sur place. Elle sera de retour, le temps d’une résidence, pour poursuivre son travail, qui débouchera sur une exposition sur les murs du palais. Mais c’est également le cas de Fabien Toulmé, qui, de ses derniers passages au Liban, a tiré une partie entière de son album En Lutte que nous avions eu le plaisir de présenter dans les pages de L’Orient littéraire, et qu’il avait consacrée au soulèvement de 2019. Il sera également là pour une résidence organisée par la Maison Internationale des Écrivains, et rencontrera le public, notamment au musée du savon de Saïda.

Miser sur des auteurs réguliers est le pari que fait le festival pour que ces visites d’auteurs débouchent sur des projets ancrés dans une attache réelle et sincère pour le Liban. Mais la présence de la bande dessinée prendra lors du festival des formes étonnantes, du spectacle aux rencontres culinaires, telles que cette table ronde intitulée « Autour d’une table » durant laquelle la bédéiste Zeina Abi-Rached discutera avec Farouk Mardam-Bey et Ryoko Sekiguchi.

La bande dessinée montera également sur scène, puisqu’une adaptation théâtrale du désopilant Zaï zaï zaï zaï de l’auteur Fabcaro sera présentée au théâtre Le Monnot puis à la salle Montaigne de l’Institut français de Beyrouth. Mais la BD sera aussi sur scène au Théâtre al-Madina, le temps d’une soirée de musique (par Charbel Haber), de lectures et de dessins en direct, à laquelle nombre d’auteurs participent.

L’auteur Mazen Kerbaj, installé en Allemagne, sera également au rendez-vous et proposera une adaptation sur scène et en français de son texte radiophonique « My father is not Adolf Hitler », évoquant son père, l’acteur Antoine Kerbaj, à qui il consacre un roman graphique : Antoine.

Par ailleurs, la BD investira les murs de différents lieux culturels et établissements scolaires, puisque certaines des expositions qui avaient jalonné les parcours du Beyrouth BD Festival iront à la rencontre de publics nouveaux, telles que Plan à 3 (qui installera ses cimaises au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth), BD Versus Manga (d’ores et déjà présentée au Centre Culturel de Baskinta), Éruption (qui sera accueillie par le lycée français Alphonse de Lamartine de Tripoli), Héroïnes (au Centre Culturel de Tibnine) ou Dans l’atelier d’Aurélie Neyret (qui déménage à l’occasion, à l’Institut français de Jounieh). Une nouvelle exposition, Badass, mettant en avant des personnages de bande dessinée féminins qui sortent des stéréotypes, sera présentée à la galerie de l’Institut français de Beyrouth, accompagnée d’une traduction complète vers l’arabe pour les visiteurs non francophones.

La BD au festival :

Vernissage de l’exposition Éruptions, jeudi 20 octobre à 15h (Lycée français Lamartine, Tripoli).

Lecture/performance « Mon père n’est pas Adolf Hitler » avec Mazen Kerbaj, jeudi 27 octobre à 21h (Théâtre al-Madina)

Lectures, dessins et musique avec Charles Berberian, Charbel Haber, Marie Darrieussecq, Zeina Abirached, Lisette Lombé, Hyam Yared, Marc Boutavant, Anne-Lise Broyer, Pierre Wazem, Anna Rozen et Hélène Becquelin, jeudi 27 octobre à 21h (Théâtre al-Madina).

Concert-dessiné avec Bachar Mar-Khalifé et Charles Berberian, vendredi 28 octobre à 20h (Mir Amin Palace, Deir el Qamar).

Spectacle Zaï Zaï Zaï Zaï, vendredi 28 octobre à 20h (Théâtre Le Monnot).

Performance « La BD à voix haute » avec Charles Berberian, Hélène Becquelin, Fabien Toulmé et Wazem, samedi 29 octobre à 14h (Salle Montaigne, Institut français du Liban).

« Autour d’une table » : rencontre-dessinée avec Zeina Abirached, Farouk Mardam-Bey et Ryoko Sekiguchi, samedi 29 octobre à 17h (Grande Scène, Institut français du Liban).

Exposition Plan à 3 – Belgique, France, Suisse. La bande dessinée européenne francophone du 24 octobre au 22 décembre (Grand Lycée Franco-Libanais, Beyrouth).

Exposition BD vs Manga du 1er octobre au 30 octobre (Centre Culturel de Baskinta).

Exposition Badass. Les nouvelles héroïnes de la bande dessinée jeunesse du 24 octobre au 30 novembre (Galerie de l’Institut français du Liban, Beyrouth).

Exposition Héro(ïne)s du 3 octobre au 28 octobre (Centre Culturel de Tibnine).

Exposition Dans l’atelier d’Aurélie Neyret du 17 octobre au 6 novembre de 9h à 17h (Institut français du Liban à Jounieh).

L’arbre se déploie, aérien, sur un arrière-plan foisonnant représentant le bord de mer beyrouthin. Sur chacune de ses branches, des personnages vivent, chacun à sa manière, en solitaire, en couple, en famille ou en groupe, un livre en mains, et on imagine leurs lectures variées. C’est à Charles Berberian, figure majeure de la bande dessinée française et amoureux du Liban pour y...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut