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Sport - Football

Au PSG, les controverses volent en escadrille

Polémique du « char à voile », mal-être supposé de Kylian Mbappé, affaire Diallo/Hamraoui, et voilà qu’arrive une « armée numérique »... Les ennuis n’en finissent plus de tomber sur la tête du club de la capitale française et de ses propriétaires qatariens à un mois et demi du Mondial 2022.

Au PSG, les controverses volent en escadrille

Kylian Mbappé (de dos sur l’image) quittant la pelouse du Parc des Princes, remplacé à cause d’une légère blessure à la cheville en fin de match lors du nul concédé par le PSG face à Benfica en phase de groupes de la Ligue des champions. Franck Fife/AFP

Plus les jours passent, plus ce début de saison du PSG ressemble à une mauvaise telenovela. Après l’épisode où Mbappé et Neymar se chamaillaient pour savoir lequel des deux avait la priorité pour tirer les pénaltys, ou encore celui où des rivalités entre coéquipières (Aminata Diallo et Kheira Hamraoui) se transformaient en agression à la barre de fer, sans mentionner le passage sur les déplacements en jet privé et en char à voile, un nouvel élément perturbateur vient de s’inviter dans l’intrigue.

Faux comptes et « raids numériques »

Dans un article publié mercredi soir, le journal d’investigation en ligne Mediapart révélait qu’entre 2018 et 2020, l’agence Digital Big Brother (DBB) a déployé une galaxie de faux comptes Twitter pour mener des campagnes de cyberharcèlement contre des cibles du PSG.Dans le viseur de cette « armée numérique » se trouvent, entre autres, des journalistes et des médias comme L’Équipe et Mediapart ; des membres de clubs rivaux comme l’Olympique de Marseille ou le président de l’OL Jean-Michel Aulas ; ou tout simplement des personnes pouvant nuire à la réputation de joueurs parisiens, comme le supporter ayant giflé Neymar après la finale de la Coupe de France 2019 ou encore l’ex-compagne ayant accusé la star brésilienne de viol.

Mais ce qui surprend encore plus dans cette nouvelle histoire, venant secouer un bateau parisien déjà bien brinquebalant, est que plusieurs de ces « raids numériques » pouvaient également prendre pour cible des personnes internes au club parisien. Parmi elles, l’ancien directeur sportif Antero Henrique, critiqué pour son manque d’efficacité sur le marché des transferts, ou encore l’ancien milieu de terrain formé au club Adrien Rabiot.

L’actuel joueur de la Juventus Turin avait notamment été insulté en mars 2019, lors de sa mise à l’écart du groupe professionnel, par le compte « PanameSquad », décrit comme un « collectif de passionnés du Paris Saint-Germain ».

« On animait un gros compte qui s’appelle PanameSquad, qui fédère une communauté de fans du PSG, raconte un ancien salarié. Ce n’est pas illicite, c’est l’aspect moral qu’il faut discuter. On fait ce que nous demande le client. »

Le PSG n’a pas tardé à réagir en démentant « fermement les allégations » de Mediapart, mercredi, assurant n’avoir « jamais contracté avec une agence pour nuire à qui que ce soit ».

« Oui, on a travaillé pour le PSG, a reconnu pour sa part Frédéric Geldhof, ancien directeur des opérations de URéputation, filiale de l’agence DBB. Ça nous embête pour notre réputation que le PSG démente avoir travaillé avec nous. »

Selon un ancien partenaire de URéputation, cette société de marketing digital basée en Tunisie et détenue à 100 % par Lotfi Bel Hadj était spécialisée dans le référencement et les campagnes d’influence en ligne. Cet homme d’affaires franco-tunisien, qui a par ailleurs écrit un essai sur l’économie du halal, La bible du halal, vivrait désormais en Espagne.

En juin 2020, Facebook avait fermé 446 pages et 96 groupes administrés par URéputation sur le réseau social, arguant du fait qu’ils visaient à peser, au prix d’infox, sur des élections en Afrique francophone.

Une cible nommée Mbappé

L’enquête de Mediapart révèle que certains joueurs de l’effectif actuel du PSG ont également été visés par des attaques provenant de ses « faux comptes », et pas des moindres : « T’as fait passer ton message ce soir, et quel timing ! Si tu pouvais presser comme ça sur le terrain... » écrit ainsi le compte PanameSquad en mai 2019, en réaction à une sortie de Kylian Mbappé laissant entendre qu’il pourrait se laisser tenter par un autre projet que celui du PSG à l’avenir.

Une source au sein de l’ancienne direction du PSG dément toute volonté de nuire à la réputation de l’attaquant star : « On faisait tout pour qu’il prolonge, ce n’était pas pour le troller en sous-main », a-t-elle rétorqué.

Qu’importe, ces nouvelles révélations semblent déjà avoir approfondi le fossé qui sépare déjà le Bondynois de sa direction, à laquelle il reproche de ne pas avoir tenu les promesses qui lui avaient été formulées au moment d’obtenir sa prolongation de contrat au mois de mai dernier.

La presse, alimentée par son entourage, avance l’hypothèse d’un départ prochain du prodige français, également fâché par son positionnement à la pointe de l’attaque parisienne. Des velléités de départ que l’état-major parisien a tenté de relativiser en amont de la rencontre de Ligue des champions face au Benfica Lisbonne mardi dernier. « Je vois Kylian tous les jours à l’entraînement et il ne m’a jamais parlé d’un départ en janvier », a assuré Luis Campos, le directeur du football du club de la capitale.

Semblant pressé de quitter le Parc des Princes, l’attaquant de 23 ans pourrait-il se servir de ces « trolls » pour rompre son contrat pour quitter Paris ? « Il faudrait prouver l’intentionnalité du PSG de nuire à l’image de Mbappé, ce qui me semble compliqué », explique un avocat ayant requis l’anonymat.

En revanche, poursuit-il, si la volonté est prouvée, le cocontractant peut faire valoir l’inexécution contractuelle, qu’il y a un défaut venant de l’employeur dans l’exécution du contrat. Mais il est très très rare qu’un employeur se fasse reprocher cela. Il faudrait également que Mbappé démontre que cela l’empêche lui de son côté de jouer. C’est assez mince comme scénario. »

Si ses répercussions demeurent incertaines, il est évident que cet épisode du « cyberharcèlement » n’arrangera en rien les affaires du club, dont l’image et l’ambiance interne ont bien été plombées ces dernières semaines.

Déjà empêtré dans une sombre histoire l’opposant à un lobbyiste franco-algérien qui aurait été séquestré arbitrairement au Qatar pour avoir été en possession d’informations compromettantes à l’encontre du président du PSG, Nasser al-Khelaïfi aura toutes les peines du monde à remettre de l’ordre dans la maison parisienne. Qui plus est à quasiment un mois du coup d’envoi du Mondial.

Dans ce contexte moribond, Paris vient d’enchaîner trois matchs de suite sans gagner, deux en Ligue des champions contre Benfica (1-1 à Lisbonne puis à Paris) et un en Ligue 1 face à Reims (0-0). Mais ses déboires extrasportifs, à l’ampleur exponentielle, sont si nombreux que l’on aurait presque oublié que les hommes de Christophe Galtier s’apprêtent à disputer, ce dimanche, l’affiche la plus prestigieuse du championnat de France. Véritable choc au sommet, ce « classique » face à l’Olympique de Marseille, à l’importance sportive considérable puisque le vainqueur trônera en tête de la Ligue 1, a pourtant rarement paru aussi secondaire.

Plus les jours passent, plus ce début de saison du PSG ressemble à une mauvaise telenovela. Après l’épisode où Mbappé et Neymar se chamaillaient pour savoir lequel des deux avait la priorité pour tirer les pénaltys, ou encore celui où des rivalités entre coéquipières (Aminata Diallo et Kheira Hamraoui) se transformaient en agression à la barre de fer, sans mentionner le passage sur les déplacements en jet privé et en char à voile, un nouvel élément perturbateur vient de s’inviter dans l’intrigue. Faux comptes et « raids numériques » Dans un article publié mercredi soir, le journal d’investigation en ligne Mediapart révélait qu’entre 2018 et 2020, l’agence Digital Big Brother (DBB) a déployé une galaxie de faux comptes Twitter pour mener des campagnes de cyberharcèlement contre des cibles...
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