Rechercher
Rechercher

Monde - Pétrole

L’OPEP+ sabre ses quotas de production pour soutenir les prix

Biden « déçu » de la décision « à courte vue » de l’alliance qui a annocé une baisse de « deux millions » de barils par jour pour le mois de novembre.

L’OPEP+ sabre ses quotas de production pour soutenir les prix

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, durant la conférence de presse après la réunion de l’OPEP+ hier, à Vienne. Vladimir Simicek/AFP

L’OPEP+, de retour à Vienne hier pour la première fois depuis mars 2020, a voulu marquer le coup : elle a décidé d’une coupe drastique des quotas de production de pétrole pour soutenir les prix, au risque de froisser la Maison-Blanche.

Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie sont convenus d’une baisse de « deux millions » de barils par jour pour le mois de novembre, a annoncé l’alliance dans un communiqué.

« C’est la réduction la plus importante depuis le début de la pandémie », a réagi dans une note Srijan Katyal, de la société de courtage ADSS. Elle va probablement « doper les prix », a-t-il ajouté, à l’encontre des efforts des Occidentaux pour enrayer la flambée des coûts de l’énergie pesant sur la croissance mondiale.

Cette décision intervient « juste au moment où les consommateurs poussaient un soupir de soulagement », les prix à la pompe ayant fortement reculé depuis cet été, rappelle Craig Erlam, d’Oanda.

Les deux références mondiales du brut ont perdu du terrain ces dernières semaines, évoluant autour de 90 dollars le baril, bien loin des sommets enregistrés en mars au début de la guerre en Ukraine (près de 140 dollars).

Biden déçu

Réagissant à l’annonce, le président américain Joe Biden s’est dit « déçu de la décision à courte vue de l’OPEP+ », selon un communiqué mercredi de la Maison-Blanche. « Au vu de la décision du jour, l’administration Biden va consulter le Congrès sur les outils et mécanismes supplémentaires permettant de réduire le contrôle (du cartel de pays producteurs d’or noir, NDLR) sur les prix de l’énergie », a aussi fait savoir l’exécutif américain. « Au moment où il est d’une importance cruciale de maintenir l’offre mondiale d’énergie, cette décision pénalisera en premier lieu les pays à revenus faibles et moyens », a assuré l’exécutif américain.

Une telle annonce « ne sera pas bien accueillie par la Maison-Blanche à l’approche des élections de mi-mandat du mois prochain », avait prédit avant la réunion Tamas Varga, chez PV Energy. Le président américain Joe Biden s’échine depuis des mois à tenter d’endiguer l’envolée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, allant même jusqu’à se rendre à Riyad en juillet lors d’une visite très controversée.

La veille, la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre avait décliné tout commentaire prématuré, tout en rappelant que Washington « continue à prendre des mesures pour protéger les consommateurs américains (...) et s’assurer d’une offre suffisante pour répondre à la demande ».

Pour tenter de parer à une potentielle hausse des cours, les États-Unis vont « mettre sur le marché le mois prochain dix millions de barils pris sur les réserves stratégiques de pétrole, poursuivant les prélèvements historiques décidés en mars », a fait savoir hier la Maison-Blanche.

Organisation technique

Interrogé à son arrivée sur la réaction à attendre de Washington, le ministre émirati de l’Énergie, Souheil ben Mohammad al-Mazrouei, avait botté en touche, affirmant qu’il s’agissait d’une « organisation technique » ne se mêlant pas d’enjeux politiques. Également présents, le prince saoudien Abdel Aziz ben Salmane et le vice-Premier ministre russe chargé des questions énergétiques, Alexandre Novak.

Une nette baisse des volumes de brut arrange Moscou, « et pourrait donc être perçue comme une nouvelle escalade des tensions géopolitiques », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Créée en 1960 avec le but de réguler la production et le prix du brut, en instaurant des quotas, l’OPEP s’est étendue en 2006 à la Russie et d’autres partenaires pour former l’OPEP+.

Dans un geste historique, les membres de l’alliance avaient décidé au printemps 2020 des coupes de près de 10 millions devant l’effondrement de la demande liée à la pandémie de Covid-19. Une recette qui avait marché.

Cette fois, ils veulent « avoir une longueur d’avance sur une éventuelle récession grâce à des mesures proactives, explique Bjarne Schieldrop, de Seb. Ce qui leur permettrait d’éviter une éventuelle accumulation de stocks et donc des prix du pétrole bas. »

Déjà en septembre, le groupe avait légèrement abaissé son objectif (de 100 000 barils) et s’était dit prêt à faire plus. Si les rumeurs se confirment, il s’agirait de la plus forte réduction depuis le choc de la pandémie.

Après avoir bondi en début de semaine, les cours ont à peine réagi, mercredi vers 13h00 GMT, à 91,84 dollars le baril de Brent de la mer du Nord et 86,36 dollars pour le baril de WTI, son homologue américain.

Source : AFP

L’OPEP+, de retour à Vienne hier pour la première fois depuis mars 2020, a voulu marquer le coup : elle a décidé d’une coupe drastique des quotas de production de pétrole pour soutenir les prix, au risque de froisser la Maison-Blanche.Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut