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Moyen-Orient - Mort de Mahsa Amini

Téhéran fustige Biden après l’annonce de nouvelles sanctions

Le chanteur Shervin Hajipour, arrêté après que sa chanson en faveur des manifestations est devenue virale, a été libéré hier.

Téhéran fustige Biden après l’annonce de nouvelles sanctions

Un homme regarde sur son téléphone portable une vidéo du chanteur iranien Shervin Hajipour. Khaled Desouki/AFP

L’Iran a fustigé mardi « l’hypocrisie » du président américain Joe Biden, au lendemain de l’annonce de nouvelles sanctions contre Téhéran, en raison de la répression meurtrière des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini il y a plus de deux semaines.

Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran depuis le 16 septembre, selon l’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, tandis que les autorités avancent un bilan d’environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité. Plus d’un millier de personnes ont été arrêtées.

Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique, qui oblige notamment les femmes à porter le voile.

Sa mort a déclenché une vague de manifestations en Iran et des rassemblements de solidarité avec les femmes iraniennes à travers le monde.

« Cette semaine, les États-Unis vont imposer des coûts supplémentaires aux auteurs de violences contre des manifestants pacifiques, a prévenu lundi M. Biden dans un communiqué. Nous continuerons à demander des comptes aux responsables iraniens et à soutenir le droit des Iraniens à manifester librement. »

M. Biden n’a donné aucune indication sur les mesures envisagées contre l’Iran, déjà visé par de lourdes sanctions économiques américaines, en grande partie liées à son programme nucléaire controversé.

Téhéran a réagi mardi en dénonçant « l’hypocrisie » du président américain. « Il aurait mieux fallu pour Joe Biden de réfléchir un tant soit peu au bilan de son pays en matière de droits humains avant de parler de la situation humanitaire (en Iran), même si l’hypocrisie ne requiert pas de profonde réflexion », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanani sur Instagram. « Le président américain devrait plutôt s’inquiéter des (conséquences des) nombreuses sanctions (...) contre la nation iranienne qui représentent clairement un exemple de crime contre l’humanité », a-t-il ajouté.

Étudiants poursuivis

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, s’en était déjà pris à Washington lundi, accusant les États-Unis et Israël – deux ennemis jurés de l’Iran – d’avoir fomenté le mouvement de contestation, le plus important dans le pays depuis celui de 2019 contre la hausse des prix de l’essence. « Je dis clairement que ces émeutes et l’insécurité sont l’œuvre des États-Unis, du régime sioniste usurpateur, de leurs mercenaires et de certains Iraniens traîtres qui les ont aidés à l’étranger », avait déclaré l’ayatollah Khamenei, 83 ans, dans sa première réaction aux manifestations.

Mardi, le chanteur iranien Shervin Hajipour, arrêté selon des ONG la semaine dernière après que sa chanson en faveur des manifestations est devenue virale, a été libéré sous caution, a annoncé un procureur local.

Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé la répression violente, notamment contre des étudiants lors d’incidents survenus dans la nuit de dimanche à lundi à l’Université de technologie Sharif à Téhéran, la plus prestigieuse d’Iran.

Iran Human Rights (IHR) a publié deux vidéos, l’une montrant apparemment des policiers à moto poursuivant des étudiants qui courent dans un parking souterrain et l’autre des policiers à moto emmenant des personnes dont la tête est recouverte de sacs en tissu noir.

Sur d’autres images, non vérifiables de manière indépendante, on peut entendre des tirs et des cris alors qu’un grand nombre de personnes courent dans une rue la nuit.

La police antiémeute a tiré des billes d’acier et du gaz lacrymogène contre des étudiants qui scandaient « Femme, vie, liberté », « lLes étudiants préfèrent la mort à l’humiliation », selon l’agence de presse iranienne Mehr.

De son côté, le Canada a imposé de nouvelles sanctions contre des représentants iraniens et le ministère britannique des Affaires étrangères a convoqué lundi le plus haut diplomate iranien à Londres.Enfin, la chef de la diplomatie française Catherine Colonna a indiqué hier que Paris travaille au sein de l’Union européenne à faire adopter le gel des avoirs et l’interdiction de voyager à l’encontre des responsables de la répression en Iran. Ces mesures « visent à répondre à la répression en ciblant les responsables de celle-ci. Elles peuvent avoir un impact sur les décideurs du régime en Iran (...), il s’agit de geler leurs avoirs et leur droit de voyager », a-t-elle déclaré devant les députés lors de la séance des questions au gouvernement.

Source : AFP

L’Iran a fustigé mardi « l’hypocrisie » du président américain Joe Biden, au lendemain de l’annonce de nouvelles sanctions contre Téhéran, en raison de la répression meurtrière des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini il y a plus de deux semaines.Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran depuis le 16 septembre, selon l’ONG Iran Human Rights,...

commentaires (2)

Il continue de donner de l’argent au Hezbollah et son peuple souffre….

Eleni Caridopoulou

17 h 37, le 05 octobre 2022

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Commentaires (2)

  • Il continue de donner de l’argent au Hezbollah et son peuple souffre….

    Eleni Caridopoulou

    17 h 37, le 05 octobre 2022

  • Qu’on ne s’y trompe pas jamais la majorité des iraniens ne blâmera les sanctions américaines héritées de l’administration Trump qui en cela a été bien plus intelligente que ce qu’en disent les médias et que toutes les autres administrations américaines, davantage que leur propre régime, comme étant à l’origine de leur crise économique. L’Iraq sous Saddam a connu lui un vrai embargo international qui était bien plus dur que les simples sanctions US que l’Iran connaît, et pourtant pour une grande partie des iraquiens d’alors l’embargo n’y était pour rien dans leurs souffrances, seul le régime de Saddam était responsable de tout. (En réalité l’embargo y était responsable au même titre que Saddam et le recul de l’histoire le montre bien aux Iraquiens d’aujourd’hui, mais c’est pour dire). Donc à plus forte raison en dépit de la propagande du régime des mollah, pour la grande majorité des iraniens c’est celui-ci le premier responsable de leur misère et ça le restera ainsi. D’autant plus que contrairement à Saddam sous embargo, il continue à dépenser sans compter l’argent de son peuple au bénéfice de ses milices à l’étranger du Hezbollah au Hached el Chaabi. Le soulèvement du peuple iranien ne marque peut-être pas encore tout à fait le lancement de la grande intifadah contre l’Israël chiite néo-safavide cancer du Moyen-Orient comme j’avais pu le penser à chaud il y a quelques jours, mais en tous cas on y est plus proches que jamais.

    Citoyen libanais

    08 h 14, le 05 octobre 2022

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