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L'Iran réprime "impitoyablement" les manifestations, dénonce Amnesty

L'Iran réprime

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, le 28 septembre 2022 lors d'une interview à Téhéran. Photo AFP/HO/Présidence iranienne

L'Iran recourt intentionnellement à des moyens létaux pour réprimer les manifestations ayant éclaté après la mort de Mahsa Amini, a affirmé Amnesty International vendredi, estimant que sans action internationale davantage de personnes risquent d'être tuées ou détenues.

Cette mise en garde est intervenue alors qu'une autre ONG Iran Human Rights (IHR, basée à Oslo) a indiqué que 83 personnes avaient été tuées en près de deux semaines de manifestations dénonçant la mort de Mahsa Amini, Iranienne de 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs.

"Les autorités iraniennes ont mobilisé leur appareil répressif bien rodé pour réprimer impitoyablement des manifestations dans tout le pays, dans le but de mater toute remise en cause de leur pouvoir", a déclaré Amnesty dans un communiqué.

"Sans action concertée de la communauté internationale, plus forte que la simple déclaration de condamnation, d'innombrables autres personnes risquent d'être tuées, mutilées, torturées, agressées sexuellement et jetées derrière les barreaux", a indiqué l'organisation. Elle affirme avoir examiné des photos et vidéos montrant que la plupart des "victimes ont été tuées par des forces de sécurité tirant à balles réelles".

Amnesty a fait savoir qu'elle avait obtenu un document officiel ayant fuité, donnant instruction le 21 septembre aux officiers commandant les forces armées dans les provinces de "s'opposer violemment" aux manifestants.

Dans un autre document du 23 septembre, le commandant des forces armées de la province de Mazandaran - où se sont déroulés certains des affrontements les plus meurtriers - a ordonné aux forces de sécurité de "faire face sans pitié, en allant jusqu'à causer la mort, à toute manifestation d'émeutiers", affirme l'ONG.

Amnesty a déclaré qu'elle pouvait confirmer la mort de 52 personnes lors des manifestations, mais que le bilan était probablement plus lourd.

L'appel d'Amnesty intervient alors que l'Iran poursuit une répression de plus en plus forte, qui s'est aussi traduite par l'arrestation de nombreux journalistes, militants et autres personnalités. L'ancien joueur de football international iranien Hossein Manahi a été arrêté vendredi après avoir soutenu les manifestations sur ses comptes de réseaux sociaux, selon l'agence de presse publique IRNA.

Les forces de sécurité ont également arrêté le chanteur Shervin Hajipour, dont la chanson "Baraye" ("Pour"), composée de tweets sur les manifestations, est devenue virale sur Instagram, selon le groupe de défense des droits Article 19 et des médias persans basés hors d'Iran. Sa chanson, qui a été vue des millions de fois sur Instagram, a été supprimée de son compte.

Selon le Comité pour la protection des journalistes, basé à Washington, au moins 29 journalistes ont été arrêtés dans le cadre de cette répression.

L'Iran recourt intentionnellement à des moyens létaux pour réprimer les manifestations ayant éclaté après la mort de Mahsa Amini, a affirmé Amnesty International vendredi, estimant que sans action internationale davantage de personnes risquent d'être tuées ou détenues.
Cette mise en garde est intervenue alors qu'une autre ONG Iran Human Rights (IHR, basée à Oslo) a indiqué que 83...