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Moyen-Orient - Irak

Neuf morts dans des frappes de Téhéran contre l’opposition kurde iranienne

De hauts responsables iraniens lient les bombardements aux « émeutes » qui agitent le pays.

Neuf morts dans des frappes de Téhéran contre l’opposition kurde iranienne

Un site frappé par des drones iraniens dans la région de Zargwez, au Kurdistan iranien. Shwan Mohammed/AFP

Au moins neuf personnes ont été tuées et une trentaine blessées mercredi au Kurdistan irakien dans des frappes iraniennes contre des groupes armés de l’opposition kurde iranienne, qui dénonce la répression des manifestations en République islamique.

Le gouvernement fédéral irakien et le pouvoir régional du Kurdistan autonome, dans le nord du pays, ont condamné des frappes de missiles et d’autres menées selon Bagdad par « 20 drones chargés d’explosifs » qui ont visé quatre secteurs.

Bagdad a annoncé la convocation « de toute urgence » de l’ambassadeur d’Iran pour protester contre les attaques, la diplomatie irakienne fustigeant « des actions unilatérales et provocatrices ».

Revendiqués par Téhéran, ces bombardements ont fait au total neuf morts et 32 blessés, a annoncé le ministre de la Santé du Kurdistan, Samane al-Barzanji, au chevet des victimes dans un hôpital d’Erbil, capitale de la région autonome.

« Il y a des civils parmi les victimes », a indiqué un haut responsable du Kurdistan autonome. Mais les autorités n’ont pas fourni dans l’immédiat plus de détails sur le bilan humain de ces attaques. La télévision étatique kurde irakienne K24 a indiqué que trois de ses journalistes avaient été « grièvement blessés ».

Dans un hôpital d’Erbil, un journaliste a vu des hommes, le plus souvent en treillis, transportés sur des civières, sortis d’ambulances tachées de sang, les corps bandés sur des chaises roulantes.

Le Kurdistan d’Irak accueille plusieurs groupes d’opposition iraniens kurdes qui, historiquement, ont mené une insurrection armée contre Téhéran, même si ces dernières années leurs activités militaires sont en recul.

Ils restent toutefois très critiques sur les réseaux sociaux de la situation en Iran, partageant des vidéos sur le mouvement de protestation qui a éclaté mi-septembre dans la République islamique après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans interpellée par la police des mœurs.

Le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI), un des groupes visés par les bombardements sur la région de Koysinjaq, à l’est d’Erbil, a fait état de deux morts dans ses rangs.

Le PDKI a fustigé sur son compte Twitter des « attaques lâches », menées à un moment où le régime iranien « est incapable (...) de faire taire la résistance civile » de la population kurde et iranienne.

Des éléments infiltrés

En Iran, la télévision d’État a affirmé que « les forces terrestres des gardiens de la révolution (l’armée idéologique de la République islamique) ont ciblé plusieurs quartiers généraux de terroristes séparatistes dans le nord de l’Irak avec des missiles de précision et des drones destructeurs ».

Ces derniers jours, des tirs d’artillerie iraniens avaient visé à plusieurs reprises des zones frontalières du Kurdistan d’Irak, sans faire de dommages notables.

Ces frappes interviennent dans un contexte tendu en Iran, où des manifestations nocturnes ont lieu quotidiennement dans le pays depuis la mort de Mahsa Amini.

De hauts responsables à Téhéran ont d’ailleurs lié ces bombardements aux « émeutes » qui agitent l’Iran.

Cité mardi par l’agence de presse Tasnim, un haut responsable des gardiens de la révolution, le général Abbas Nilforoushan, évoquait des éléments « infiltrés » en Iran « pour semer le désordre » et « étendre les troubles ».

« Ces éléments contre-révolutionnaires ont été arrêtés lors d’émeutes dans le Nord-Ouest, nous avons donc dû nous défendre, réagir et bombarder les environs de la bande frontalière », avait-il dit.

Par ailleurs, les frappes de mercredi ont endommagé et détruit des bâtiments dans le secteur de Zargwez, à une quinzaine de kilomètres de Souleimaniyeh, où se trouvent des locaux de plusieurs partis d’opposition armés iraniens kurdes de gauche, notamment ceux de Komala-travailleurs du Kurdistan.

Un journaliste y a vu des volutes de fumée blanche s’élever d’un des sites touchés par les frappes, où des ambulances ont été dépêchées. Des habitants fuyaient les lieux, tandis que des blessés légers se faisaient soigner sur place par un médecin du parti, selon le correspondant.

La région de Sherawa, au sud d’Erbil, a également été visée par les bombardements. « Des locaux du Parti de la liberté du Kurdistan ont été visés par des bombardements iraniens », a indiqué un responsable de ce parti d’opposition iranien, Hussein Yazdane.

« Nous condamnons fermement ces attaques continues qui entraînent la mort de civils et nous appelons à la fin de ces violations », a fustigé dans un communiqué le gouvernement du Kurdistan autonome.

Enfin, les États-Unis ont « fortement » condamné les frappes iraniennes et mis en garde Téhéran contre de nouvelles attaques. « Nous nous tenons aux côtés du peuple et du gouvernement irakien face à ces attaques éhontées sur leur souveraineté », a déclaré le porte-parole du département d’État, Ned Price, dans un communiqué.

Source : AFP

Au moins neuf personnes ont été tuées et une trentaine blessées mercredi au Kurdistan irakien dans des frappes iraniennes contre des groupes armés de l’opposition kurde iranienne, qui dénonce la répression des manifestations en République islamique. Le gouvernement fédéral irakien et le pouvoir régional du Kurdistan autonome, dans le nord du pays, ont condamné des frappes de...

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Si l'Iran est passé a l'offensive hors de ces frontières, c'est que la situation en interne est plus grave que nous le pensions. C'est ce que font les régimes qui sont secoués dans leur court et cherche a créer diversion. Il semble que c'est le debout d'un compte a rebours du régime des mollah en Iran.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

10 h 14, le 29 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Si l'Iran est passé a l'offensive hors de ces frontières, c'est que la situation en interne est plus grave que nous le pensions. C'est ce que font les régimes qui sont secoués dans leur court et cherche a créer diversion. Il semble que c'est le debout d'un compte a rebours du régime des mollah en Iran.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 14, le 29 septembre 2022

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