Une fosse commune contenant douze corps a été découverte dans le sud de l'Afghanistan, ont annoncé lundi les autorités talibanes.
Le charnier a été mis au jour par des villageois dans la ville de Spin Boldak, à la frontière pakistanaise, théâtre de combats acharnés entre les anciennes forces gouvernementales afghanes et les combattants talibans, avant que ces derniers accèdent au pouvoir en août 2021. La fosse, découverte il y a quelques jours selon les autorités, n'a pas encore fait l'objet d'une enquête indépendante.
Selon le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, ces personnes ont été tuées il y a neuf ans, lorsque le gouvernement précédent, soutenu par les États-Unis, était au pouvoir. "Ce sont des personnes qui ont été arrêtées dans des villages" par le "cruel général Raziq". "Ce sont tous des civils qui ont été tués et enterrés dans une fosse commune", a ajouté le porte-parole, faisant référence au défunt chef de la police de Kandahar, le général Abdul Raziq. Ce dernier a été un féroce opposant aux talibans qui l'ont assassiné en 2018. "Nous examinons la question, après quoi nous déciderons du type d'enquête à mener" autour de cette fosse commune, a indiqué Zabihullah Mujahid.
Une autre tombe, sans indication, renfermant le corps d'une personne a également été découverte dans la même province, a déclaré Haji Zaid, le porte-parole du gouverneur de la province de Kandahar. "Il est important que ces dépouilles ne soient pas déplacées et endommagées davantage en attendant l'examen médico-légal", a tweeté le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits humains en Afghanistan, Richard Bennett.
Le frère du défunt général, qui lui avait succédé au poste de chef de la police de Kandahar, a rejeté les accusations portées par les talibans. "Il s'agit d'une tentative de diffamation de notre famille", a déclaré à l'AFP Tadin Khan, joint par téléphone depuis les Émirats arabes unis. L'organisation Human Rights Watch (HRW) a demandé l'ouverture d'une enquête sur ces meurtres.
Abdul Raziq, qui a contrôlé la région d'une main de fer, était autant adulé de la population afghane que détesté des talibans qui l'accusent d'avoir exécuté sommairement 3.000 de leurs membres. Human Rights Watch l'avait qualifié de "tortionnaire en chef".
Quelques semaines avant de prendre le pouvoir le 15 août 2021, les talibans avaient violemment affronté les anciennes forces gouvernementales dans la ville de Spin Boldak et ses environs. Des responsables américains et britanniques avaient accusé les talibans d'avoir tué plusieurs anciens responsables gouvernementaux et leurs proches dans cette ville après leur prise de contrôle.
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