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Monde - Guerre en Ukraine

Kiev revendique de nouvelles avancées militaires dans l’Est

La Russie fait voter des annexions dans quatre régions occupées.

Kiev revendique de nouvelles avancées militaires dans l’Est

Un blindé de l’armée ukrainienne près du village de Dolina, récemment libéré des forces d’occupation russes, le 22 septembre courant. Anatolii Stepanov/AFP

Des référendums d’annexion par la Russie ont débuté vendredi dans quatre régions d’Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou, tandis que Kiev revendiquait de nouvelles avancées de son armée dans l’est du pays.

Ces scrutins sont qualifiés de « simulacres » par Kiev et les Occidentaux et marquent en outre une escalade majeure du conflit.

En parallèle, la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes se poursuivait en Russie, le Kremlin cherchant la parade aux avancées de l’armée ukrainienne, forte des livraisons d’armes occidentales.

Les forces de Kiev, qui ont mené une contre-offensive éclair dans le Nord-Est ce mois-ci, ont affirmé qu’elles continuaient de faire reculer les troupes russes.

Les critiques internationales n’ont pas empêché Moscou de poursuivre ses plans de référendums en Ukraine. Les votes, qui ont débuté à 05h00 GMT, s’achèveront le 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (Est) et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (Sud).

Le scrutin, annoncé dans l’urgence cette semaine sur fond de succès militaires ukrainiens, se fait notamment par porte-à-porte, selon des images de médias russes. Les autorités ont affirmé qu’il s’agissait d’une mesure de sécurité. La télévision russe diffusait en boucle des images d’électeurs votant dans des urnes mobiles dans des halls ou des cours d’immeuble. Des centaines de bureaux de vote doivent être ouverts dans les quatre territoires, et d’autres en Russie pour faire voter les déplacés. « Nous espérons qu’après le référendum, on arrêtera de nous bombarder, qu’on aura la paix et l’ordre », a dit Vladimir Choutov, originaire de la région de Lougansk et venu voter à la représentation de Donetsk à Moscou.

Gains ukrainiens

Les scrutins ont été décidés après la contre-offensive ukrainienne fulgurante de début septembre, reprenant la région de Kharkiv, dans le Nord-Est, et que Kiev veut poursuivre vers Lougansk, Donetsk et Kherson. L’Ukraine a revendiqué vendredi la prise de Iatskivka sur la rive orientale de la rivière Oskil dans la région de Donetsk (Est), ce qui semble confirmer la poursuite de l’avancée des forces de Kiev. Elle dit aussi avoir avancé au sud de Bakhmout, localité de l’Est que l’armée russe essaye de prendre depuis des mois sans succès.

« La situation dans le Nord (de Donetsk) est extrêmement difficile », a admis jeudi soir le chef séparatiste de Donetsk Denis Pouchiline.

Dans la région de Lougansk, Andreï Marotchko, représentant des militaires prorusses, a fait état de bombardements ukrainiens, constatant que les forces de Kiev « veulent tout faire pour faire dérailler le référendum ».

L’annonce précipitée de ces scrutins s’est accompagnée de celle, mercredi, par M. Poutine, de décréter la mobilisation immédiate d’au moins 300 000 réservistes. Il a aussi menacé d’user de l’arme nucléaire.

Des Russes qui fuient

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux et disant montrer la mobilisation dans une localité de Iakoutie, en Sibérie, des hommes au visage fermé embrassaient leurs proches avant de monter dans un bus. Sur une autre vidéo publiée par la populaire chaîne Telegram Mash, on peut voir une file d’hommes se tenant devant un avion de transport de troupes sur un tarmac, de nuit.

Joint par l’AFP, Konstantin, 29 ans, dit avoir reçu sa convocation au domicile de ses parents à Rostov-sur-le-Don, dans le sud-ouest de la Russie, à 120 km de la frontière ukrainienne. « Je suis encore sous le choc, affirme-t-il. Je ne vais pas me cacher mais je ne saute pas de joie non plus. »

D’autres se sont vu remettre une convocation après avoir été arrêtés lors de manifestations contre la mobilisation mercredi (voir par ailleurs).

L’annonce de la mobilisation a aussi convaincu de nombreux Russes de quitter le pays, sans qu’on puisse chiffrer l’ampleur du phénomène. Les gardes-frontières du Kazakhstan ont fait état d’un afflux à la frontière

russo-kazakhe et assuré que la situation « faisait l’objet d’un contrôle particulier ». Une personne interrogée par l’AFP sous le couvert de l’anonymat a dit avoir fait la queue huit heures pour entrer au Kazakhstan, un autre douze heures pour rejoindre la Mongolie. La Finlande a rapporté un doublement des entrées à la frontière russe depuis l’annonce de la mobilisation.

Crimes de guerre

Du côté de l’ONU, une commission d’enquête a reconnu que des « crimes de guerre ont été commis en Ukraine », évoquant notamment des bombardements russes sur des zones civiles, des exécutions, des actes de torture, de mauvais traitements ainsi que des violences sexuelles.

Loin de la prudence de parole habituelle de l’ONU, des enquêteurs de l’organisation ont accusé vendredi Moscou d’avoir commis un « nombre considérable » de crimes de guerre dans quatre régions ukrainiennes dans les premières semaines suivant l’invasion russe. Ils ont en revanche jugé qu’il était trop tôt pour parler de crimes contre l’humanité, contrairement à ce qu’affirment des ONG et l’Ukraine. Cette commission d’enquête de l’ONU a présenté au Conseil des droits de l’homme (CDH) les premières conclusions de son investigation sur les violations des droits humains commises à la fin de février et en mars par les forces russes dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy, situées dans le nord et le nord-est de l’Ukraine.

Le président de la commission, Erik Mose, a précisé devant les médias que les investigations avaient « montré un nombre considérable de crimes de guerre » commis par les Russes, tandis que seuls deux cas de mauvais traitements infligés à des soldats russes par les forces ukrainiennes ont été trouvés jusqu’à présent durant la période concernée. « Il y a une différence considérable entre des crimes de guerre commis à très grande échelle d’un côté, et de l’autre deux cas de mauvais traitements », a renchéri un autre enquêteur, Pablo de Greiff. « Nous avons été frappés par le grand nombre d’exécutions dans les régions que nous avons visitées. La commission enquête actuellement sur ces décès dans 16 villes et lieux. Nous avons reçu des allégations crédibles concernant de nombreux autres cas d’exécutions », a déclaré M. Mose devant le Conseil. Les corps retrouvés ont pour caractéristiques communes d’avoir des signes visibles d’exécution, tels que des mains attachées derrière le dos, des blessures par balle à la tête ou des gorges tranchées. Des cas de violences sexuelles, y compris sur des enfants, ont également été rapportés aux enquêteurs de l’ONU.

Source : AFP

Des référendums d’annexion par la Russie ont débuté vendredi dans quatre régions d’Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou, tandis que Kiev revendiquait de nouvelles avancées de son armée dans l’est du pays.Ces scrutins sont qualifiés de « simulacres » par Kiev et les Occidentaux et marquent en outre une escalade majeure du conflit.En parallèle, la...

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