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La Russie fait voter des annexions, Kiev revendique des avancées militaires

La Russie fait voter des annexions, Kiev revendique des avancées militaires

Des volontaires ukrainiens prenant part à une session de formation militaire, le 22 septembre 2022 dans la région de Donetsk. Photo Juan BARRETO / AFP

Des référendums d'annexion par la Russie ont débuté vendredi dans quatre régions d'Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou, tandis que Kiev revendiquait de nouvelles avancées de son armée dans l'est du pays. Ces scrutins sont qualifiés de "simulacres" par Kiev et les Occidentaux et qui, en outre, marquent une escalade majeure du conflit.

En parallèle, la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes se poursuivait en Russie, le Kremlin cherchant la parade aux avancées de l'armée ukrainienne, forte des livraisons d'armes occidentales.

Les forces de Kiev, qui ont mené une contre-offensive éclair dans le nord-est ce mois-ci, ont affirmé qu'elles continuaient de faire reculer les troupes russes.

Du côté de l'ONU, une commission d'enquête a reconnu que des "crimes de guerre ont été commis en Ukraine", évoquant notamment des bombardements russes sur des zones civiles, des exécutions, des actes de torture, des mauvais traitements ainsi que des violences sexuelles.

Les critiques internationales n'ont pas empêché Moscou de poursuivre ses plans de référendums en Ukraine. Les votes, qui ont débuté à 05H00 GMT, s'achèveront le 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud). Le scrutin, annoncé dans l'urgence cette semaine sur fond de succès militaires ukrainiens, se fait notamment par porte-à-porte, selon des images de médias russes. Les autorités ont affirmé qu'il s'agissait d'une mesure de sécurité.

La télévision russe diffusait en boucle des images d'électeurs votant dans des urnes mobiles dans des halls ou des cours d'immeuble. Des centaines de bureaux de vote doivent être ouverts dans les quatre territoires, et d'autres en Russie pour faire voter les déplacés.
"Nous espérons qu'après le référendum, on arrêtera de nous bombarder, qu'on aura la paix et l'ordre", a dit à l'AFP Vladimir Choutov, originaire de la région de Lougansk et venu voter à la représentation de Donetsk à Moscou.

Gains ukrainiens
Sans aller jusqu'à dénoncer les scrutins, la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, y est tout de même allée de sa critique, appelant au respect de l'intégrité territoriale.
Signe de cette approche, une rencontre surprise a eu lieu vendredi à New York entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

Les scrutins ont été décidés après la contre-offensive ukrainienne fulgurante de début septembre, reprenant la région de Kharkiv, dans le nord-est, et que Kiev veut poursuivre vers Lougansk, Donetsk et Kherson. L'Ukraine a revendiqué vendredi la prise de Iatskivka sur la rive orientale de la rivière Oskil dans la région de Donetsk (est), ce qui semble confirmer la poursuite de l'avancée des forces de Kiev. Elle dit aussi avoir avancé au sud de Bakhmout, localité de l'Est que l'armée russe essaye de prendre depuis des mois sans succès.

"La situation dans le nord (de Donetsk) est extrêmement difficile", a admis jeudi soir le chef séparatiste de Donetsk Denis Pouchiline.

Dans la région de Lougansk, Andreï Marotchko, représentant des militaires prorusses, a fait état de bombardements ukrainiens, constatant que les forces de Kiev "veulent tout faire pour faire dérailler le référendum".

L'annonce précipitée de ces scrutins s'est accompagnée de celle, mercredi, par M. Poutine de décréter la mobilisation immédiate d'au moins 300.000 réservistes. Il a aussi menacé d'user de l'arme nucléaire.

Des Russes qui fuient 
Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux et disant montrer la mobilisation dans une localité de Iakoutie, en Sibérie, des hommes aux visages fermés embrassaient leurs proches avant de monter dans un bus.
Sur une autre vidéo publiée par la populaire chaîne Telegram Mash, on peut voir une file d'hommes se tenant devant un avion de transport de troupes sur un tarmac, de nuit.

Joint par l'AFP, Konstantin, 29 ans, dit avoir reçu sa convocation au domicile de ses parents à Rostov-sur-le-Don, dans le sud-ouest de la Russie, à 120 km de la frontière ukrainienne. "Je suis encore sous le choc", affirme-t-il. "Je ne vais pas me cacher mais je ne saute pas de joie non plus".

D'autres se sont vu remettre une convocation après avoir été arrêtés lors de manifestations contre la mobilisation mercredi. "Je m'attendais aux (procédures) habituelles : l'arrestation, le poste de police, le tribunal. Mais s'entendre dire : +Demain tu pars à la guerre+, (...) ça, c'était une surprise", a raconté à l'AFP Mikhaïl Souetine, 29 ans, qui a refusé de signer le document.

L'annonce de la mobilisation a aussi convaincu de nombreux Russes de quitter le pays, sans qu'on ne puisse chiffrer l'ampleur du phénomène. Les gardes-frontières du Kazakhstan ont fait état d'un afflux à la frontière russo-kazakhe et assuré que la situation "faisait l'objet d'un contrôle particulier".
Une personne interrogée par l'AFP sous couvert de l'anonymat a dit avoir fait la queue huit heures pour entrer au Kazakhstan, un autre douze heures pour rejoindre la Mongolie.
La Finlande a rapporté un doublement des entrées à la frontière russe depuis l'annonce de la mobilisation. 

Des référendums d'annexion par la Russie ont débuté vendredi dans quatre régions d'Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou, tandis que Kiev revendiquait de nouvelles avancées de son armée dans l'est du pays. Ces scrutins sont qualifiés de "simulacres" par Kiev et les Occidentaux et qui, en outre, marquent une escalade majeure du conflit.En parallèle, la mobilisation de...