Des proches de détenus dans l'affaire de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth du 4 août 2020 ont observé jeudi soir un sit-in devant le domicile du juge Souheil Abboud, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), à Ballouné dans le Kesrouan, rapporte l'Agence nationale d'information. Ils ont réclamé la nomination d'un juge suppléant dans l'enquête sur le drame, confiée au juge d'instruction Tarek Bitar. Cette nomination fait polémique et se trouve en butte à l'opposition de nombreux proches de victimes de la tragédie.
Des images de la chaîne locale al-Jadeed montrent quelques personnes rassemblées devant le domicile du juge Abboud, brandissant des pancartes en faveur de la nomination d'un juge suppléant. "Il ne veut pas nommer de juge suppléant, qu'est-ce qu'il attend ?", a lancé la mère de Badri Daher, directeur des douanes proche du camp du président Michel Aoun qui est sous les verrous depuis août 2020. "Souheil Abboud, corrompu !" ont scandé d'autres manifestants sur place.
L'armée libanaise s'est déployée sur les lieux alors que les manifestants réclamaient la libération immédiate de leurs proches.
Depuis la décision annoncée du CSM de nommer un juge suppléant dans cette affaire, sur base d'une proposition du ministre sortant de la Justice Henri Khoury, les mobilisations se multiplient. Des collectifs de familles de victimes protestent régulièrement contre cette décision, qu'ils considèrent comme une énième ingérence politique dans un dossier déjà bloqué de toutes parts. L’Orient-Le Jour a appris de sources judiciaires concordantes que M. Khoury a proposé le nom de Samaranda Nassar, 1ère juge d’instruction du Liban-Nord et réputée proche du camp aouniste, à cette fonction.
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