"Procession populaire", le 31 octobre, pour le départ de Michel Aoun, annonce le CPL

Le Courant patriotique libre (CPL) a annoncé mercredi la tenue d'une "procession populaire" pour le départ de chef de l’État et fondateur du parti Michel Aoun du palais présidentiel de Baabda, prévu le 31 octobre prochain, alors que les députés libanais doivent élire un successeur à l'actuel président avant cette date. L'annonce intervient alors que des doutes planent autour de l'intention du chef de l’État de quitter son siège à temps ou d'y rester si un nouveau gouvernement n'était pas formé d'ici là.

Le bureau politique du CPL a assuré dans un communiqué "la tenue d'une commémoration annuelle pour le 13 octobre, date hautement symbolique dans l'histoire du parti, ainsi qu'une procession populaire, le 31 octobre, à l'occasion de la fin du mandat" du président.

Le 13 octobre 1990, Michel Aoun avait dû quitter le palais de Baabda par la force après une offensive menée par l’armée syrienne. Il était alors commandant en chef de l'armée et avait été nommé par Amine Gemayel, président à l'époque, à la tête d’un gouvernement militaire de transition chargé d’élire le prochain chef de l’État. Ce qu'il n'avait jamais fait par la suite.

En plus de la commémoration de cet événement, le bureau politique du CPL a annoncé une procession pour le 31 octobre, "au moment du départ de Michel Aoun du palais de Baabda et de son retour parmi les siens, dans l'honneur et la dignité". Le bureau politique appelle enfin "les partisans du CPL, sympathisants et amis à se préparer à cette commémoration et à cet événement en l'honneur du chef fondateur" de la formation.

Le président Aoun souffle le chaud et le froid quant à son prochain départ de Baabda, faisant planer le doute sur sa réelle intention de partir au terme du délai constitutionnel. Répétant sans cesse qu'il quittera le palais présidentiel en temps et en heure, il tempère souvent ses propos en y ajoutant certaines conditions. Récemment, il a jeté cette phrase, qui suffit à nourrir le doute : "Je quitterai Baabda si la situation est normale et que personne ne cherche à nuire". Son impopularité auprès de nombreux Libanais peut faire craindre des débordements sécuritaires et des troubles lors de cette procession annoncée, dans un pays où les tensions sont vives en pleine crise économique.