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Monde - Visite officielle

Emmanuel Macron évoque une « histoire d’amour » avec l’Algérie

En visite officielle dans le pays, le président français doit signer aujourd’hui un accord de « partenariat renouvelé » avec son homologue algérien Abdelmajid Tebboune.

Emmanuel Macron évoque une « histoire d’amour » avec l’Algérie

Le chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) Bernard Émié, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, le président français Emmanuel Macron et le chef d’état-major des armées français, le général Thierry Burkhard, assistent à un déjeuner avec le président algérien Abdelmajid Tebboune (2e rang) et des généraux algériens à la résidence présidentielle de Zeralda, le 26 août courant, lors d’une visite officielle en Algérie. Ludovic Marin/AFP

Évoquant une « histoire d’amour avec l’Algérie », le président français Emmanuel Macron a annoncé hier à Alger, au second jour de sa visite officielle dans le pays pour relancer les relations bilatérales, qu’il reviendrait aujourd’hui dans la capitale pour signer un « partenariat renouvelé » avec son homologue Abdelmajid Tebboune. « Je reviendrai après Oran à Alger pour saluer le président Tebboune et ses ministres et signer une déclaration commune, décidée (jeudi) et pendant la nuit, car les choses se font bien dans l’enthousiasme du moment », a-t-il dit devant la communauté française à Alger. Avec l’Algérie, c’est « une histoire qui n’a jamais été simple. Mais qui est et qui restera, parce que nous le voulons, une histoire de respect, d’amitié et, oserais-je le dire, d’amour », a dit M. Macron. Il a précisé qu’il s’agirait d’« un partenariat nouveau pour et par la jeunesse », annonçant d’ores et déjà l’acceptation de 8 000 étudiants algériens de plus cette année en France, qui rejoindront un contingent annuel de 30 000 jeunes. Avec l’Algérie, « soyons idéalistes et besogneux », a ajouté M. Macron, en disant vouloir « faire émerger des projets de coopération dans tous les domaines ». « L’Algérie est un grand pays de cinéma », a souligné M. Macron, prônant le « développement de capacités de création communes ». Il a défendu l’idée d’une « mobilité choisie » pour l’attribution de visas aux Algériens, pour former « une nouvelle génération franco-algérienne dans l’économie, les arts, etc. ». Après avoir rencontré de jeunes entrepreneurs algériens, M. Macron a appelé à « structurer des projets d’innovation » dans lesquels la banque publique d’investissement Bpifrance aura « un rôle-clef pour promouvoir aussi des projets de la diaspora ».

Pour M. Macron, la diaspora algérienne, qui parle souvent français, arabe, anglais et d’autres langues, ainsi que les jeunesses des deux rives de la Méditerranée sont « une chance » pour les deux pays. Paris veut aider à « la formation de la jeunesse » en Algérie, avec l’implantation d’une école 42 (école de codage ouverte aux non-diplômés) à l’initiative du propriétaire du groupe de télécommunications Iliad, Xavier Niel. En outre, un incubateur commun de start-up opérant dans le domaine du numérique sera mis en place.

Mémoires

Le président français doit rencontrer aujourd’hui de jeunes artistes et des sportifs dont des champions de breakdance. Il doit aussi aller visiter la boutique du célèbre label de musique raï Disco Maghreb, remise au goût du jour par le Français DJ Snake. MM. Macron et Tebboune ont eu plusieurs entrevues jeudi, en tête à tête ou avec divers ministres, notamment de la Défense. Ils ont discuté « jusqu’au milieu de la nuit » de la question des visas, selon M. Macron, après que la France a décidé à l’automne 2021 de diviser le nombre de visas octroyés par deux pour l’Algérie, jugée trop peu coopérative dans la réadmission de ses ressortissants expulsés de France. Une question qui a empoisonné ces derniers mois les relations bilatérales.

Autre dossier épineux, la mémoire autour de la colonisation française de l’Algérie (1830-1962). En visitant le cimetière européen Saint-Eugène, le principal d’Alger du temps de la colonisation française, il a déposé une gerbe au pied du monument aux « morts pour la France », avant que le chœur de l’armée française n’entonne La Marseillaise. Ensuite, au milieu des pins et cyprès, il a longuement déambulé dans les secteurs chrétien et militaire, et s’est particulièrement attardé dans le carré juif où repose l’acteur et metteur en scène Roger Hanin. M. Macron a appelé à regarder le passé colonial français « avec courage » et à rechercher « la vérité » plutôt que la « repentance ».

En scellant leur réconciliation jeudi, lui et son homologue, Abdelmadjid Tebboune, ont annoncé la création d’une commission mixte d’historiens « pour regarder ensemble cette période historique » du début de la colonisation (1830) jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance (1962).

C’est la seconde fois que M. Macron se rend en Algérie en tant que président, après une première visite en décembre 2017. Les relations entre les deux pays étaient alors au beau fixe avec un jeune chef d’État, né après 1962, qui avait qualifié avant son élection la colonisation française de « crime contre l’humanité ». Mais elles avaient tourné court, rattrapées par des mémoires traumatisées par 132 ans de colonisation, une guerre sanglante et le rapatriement douloureux d’un million de Français d’Algérie. « J’entends souvent que, sur la question mémorielle, nous sommes sommés en permanence de choisir entre la fierté et la repentance. Moi, je veux la vérité, la reconnaissance (car) sinon on n’avancera jamais », a-t-il complété hier. Aux jeunes Algériens et aux jeunes Africains en général, il a aussi lancé une mise en garde contre « l’immense manipulation » de réseaux sociaux téléguidés « en sous-main » par des puissances étrangères qui présentent la France comme l’ennemie de leur pays, en citant tour à tour la Turquie, la Russie ou la Chine.

Wagner

Alors qu’il avait été appelé avant sa venue à « ne pas occulter » à Alger la « dégradation des droits humains dans le pays », M. Macron a déclaré plus tôt dans la journée avoir abordé le sujet avec le président Tebboune « avec beaucoup de liberté ». À propos du gaz algérien qui suscite toutes les convoitises, M. Macron s’est défendu d’être « allé à Canossa » pour en quémander en Algérie, soulignant son faible poids dans le mix énergétique français (environ 20 %). Il a au contraire « remercié l’Algérie » d’avoir accru ses livraisons via le gazoduc Transmed à l’Italie, ce qui permet d’« améliorer la diversification de l’Europe », auparavant trop dépendante du gaz russe pour ses approvisionnements. Toujours sur les dossiers internationaux, il a plaidé pour « renforcer le partenariat avec l’Algérie » dans la lutte contre la menace terroriste au Sahel.

Il s’agit notamment d’« éviter que des mercenaires puissent fleurir dans la région, en particulier ceux de Wagner », a-t-il ajouté, en faisant référence au groupe privé russe actif au Mali, d’où est récemment partie l’armée française. La Russie est un allié traditionnel de l’Algérie à laquelle elle fournit l’essentiel de son armement.

Source : AFP

Évoquant une « histoire d’amour avec l’Algérie », le président français Emmanuel Macron a annoncé hier à Alger, au second jour de sa visite officielle dans le pays pour relancer les relations bilatérales, qu’il reviendrait aujourd’hui dans la capitale pour signer un « partenariat renouvelé » avec son homologue Abdelmajid Tebboune. « Je reviendrai...

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Canossa et demi ! L'amour ...du gaz, oui!

Politiquement incorrect(e)

19 h 08, le 27 août 2022

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Commentaires (1)

  • Canossa et demi ! L'amour ...du gaz, oui!

    Politiquement incorrect(e)

    19 h 08, le 27 août 2022

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