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Monde - Liberté d’expression

L’état de Salman Rushdie « évolue dans la bonne direction »

Hadi Matar, qui a poignardé l’auteur des « Versets sataniques » vendredi soir, plaide « non coupable » de « tentative de meurtre et agression ».

L’état de Salman Rushdie « évolue dans la bonne direction »

« Bien que ses blessures soient graves et de nature à changer sa vie, son habituel sens de l’humour vif et provocateur reste intact », a déclaré, dimanche soir, Zafar Rushdie au sujet de son père Salman Rushdie (ici photographié le 8 octobre 2010). Andrew Winning/archives Reuters

L’assaillant de Salman Rushdie, un jeune Américain d’origine libanaise, a été présenté à un juge de l’État de New York devant lequel il a plaidé « non coupable » de « tentative de meurtre » de l’écrivain, « sur la voie du rétablissement » selon des informations livrées dimanche après-midi par son agent.

Il n’est plus sous assistance respiratoire et « la voie du rétablissement a commencé », a affirmé dimanche son agent Andrew Wylie cité par des médias américains, deux jours après que l’écrivain britannique eut été poignardé une dizaine de fois par Hadi Matar lors d’une conférence dans le nord des États-Unis. « Les blessures sont graves, mais son état évolue dans la bonne direction », a ajouté l’agent de l’auteur des Versets sataniques poignardé vendredi au centre culturel de Chautauqua (État de New York) au cou et à l’abdomen.

« Nous sommes extrêmement soulagés qu’hier, il ait été débranché du respirateur et de l’apport en oxygène, et qu’il ait pu dire quelques mots », a indiqué sa famille dans un communiqué tweeté dimanche par son fils Zafar Rushdie, ajoutant : « Bien que ses blessures soient graves et de nature à changer sa vie, son habituel sens de l’humour vif et provocateur reste intact. »

Parallèlement, lors d’une audience de procédure au tribunal de Chautauqua, Hadi Matar, 24 ans, poursuivi pour « tentative de meurtre et agression », a comparu en tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, et n’a pas dit un mot, d’après le New York Times (NYT) et des photos de la presse locale. Le suspect, qui vit dans le New Jersey, a plaidé « non coupable » par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août. Samedi, le président du conseil municipal de Yaroun, au Liban-Sud, a confirmé à L’Orient-Le Jour que les parents, divorcés, sont originaires du village (voir par ailleurs).

Les procureurs ont estimé que l’attaque dans un centre culturel de Chautauqua, où M. Rushdie allait donner une conférence, était préméditée. À 75 ans, l’intellectuel a été poignardé au moins à dix reprises.

Vendredi, l’écrivain britannique naturalisé américain avait été hospitalisé sous assistance respiratoire à Érié, en Pennsylvanie, au bord du lac qui sépare les États-Unis du Canada. Samedi soir, Andrew Wylie, alarmiste vendredi soir auprès du New York Times, avait confié au journal que son client avait recommencé à parler.

Onde de choc

L’attentat a provoqué une onde de choc, surtout dans les pays occidentaux : le président américain Joe Biden a condamné « une attaque brutale » et rendu hommage à M. Rushdie pour son « refus d’être intimidé et réduit au silence ». « Son combat est le nôtre, universel », avait-il également lancé vendredi le président Emmanuel Macron, tandis que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’était déclaré « horrifié ». Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé samedi une « attaque lâche » et un « affront à la liberté d’expression ». Le chef du gouvernement israélien Yair Lapid a quant à lui assuré que cet attentat est « le résultat de décennies d’incitation au meurtre par le régime extrémiste iranien ».

En Iran, le quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l’assaillant : « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie », a écrit le journal. Et au marché aux livres de Téhéran, Mehrab Bigdeli, un religieux chiite, se disait « très heureux d’apprendre la nouvelle. Quel que soit l’auteur, je lui baise la main (...) Que Dieu maudisse Salman Rushdie ».

Au Pakistan voisin, le parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan – réputé pour sa violence contre ce qu’il considère comme du blasphème antimusulman – a jugé aussi que Rushdie « méritait d’être tué ».

La fatwa émise en 1989 par l’ayatollah Khomeyni n’a de fait jamais été levée et beaucoup de ses traducteurs ont été blessés par des attaques, voire tués, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, poignardé à mort en 1991. Les Versets sataniques sont jugés par les musulmans les plus rigoristes comme blasphématoires à l’égard du Coran et du prophète Mahomet.

Hausse des ventes

Vivant à New York depuis vingt ans, Salman Rushdie avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence. Coïncidence, le magazine allemand Stern l’a interviewé il y a quelques jours avant l’attaque : « Depuis que je vis aux États Unis, je n’ai plus de problème (...) Ma vie est de nouveau normale », assure l’écrivain dans cet entretien à paraître in extenso le 18 août en se disant « optimiste » malgré « les menaces de mort quotidiennes ».

Suite à l’attaque de vendredi, le géant Amazon a fait état d’une hausse, aux États-Unis, des commandes pour les Versets sataniques et la librairie new-yorkaise Strand Bookstore a indiqué à l’AFP que « des gens venaient voir ce qu’il a écrit et savoir ce qu’on avait » en stock.

Sources : « L’OLJ » et AFP

J. K. Rowling se dit menacée, la police enquête

La police britannique a indiqué dimanche enquêter sur une menace présumée dont l’autrice de la saga Harry Potter, J. K. Rowling, dit avoir été la cible sur Twitter après l’attaque contre Salman Rushdie aux États-Unis. Mme Rowling avait réagi à l’agression de l’auteur des Versets sataniques en se disant, sur le réseau social, « écœurée », ajoutant espérer son rétablissement. Un utilisateur, qui se présente sur son profil comme un étudiant et militant politique basé à Karachi au Pakistan, avait alors répondu : « Ne t’inquiète pas, tu es la prochaine. » Le tweet a ensuite été supprimé, mais J. K. Rowling a posté une capture d’écran interpellant Twitter sur de possibles violations de ses règles.

L’assaillant de Salman Rushdie, un jeune Américain d’origine libanaise, a été présenté à un juge de l’État de New York devant lequel il a plaidé « non coupable » de « tentative de meurtre » de l’écrivain, « sur la voie du rétablissement » selon des informations livrées dimanche après-midi par son agent.Il n’est plus sous assistance...

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