Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Crise au Liban

Le HCR condamne "l'augmentation des tensions et des provocations" contre les réfugiés


Le HCR condamne

Une queue devant une boulangerie au Liban, le 27 juillet 2022. Photo Sarah Abdallah

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a condamné, vendredi, "l'augmentation des tensions et des provocations entre les différentes communautés" au Liban, particulièrement contre les réfugiés syriens, après la multiplication des incidents notamment dans les queues devant les boulangeries, de nombreux incidents et bagarres ayant éclaté ces dernières semaines, avec parfois des Syriens, cibles d'accusations de trafic de pain sur le marché noir dans un pays en état de déliquescence avancée.

"Le HCR a constaté une augmentation des tensions et des provocations entre les différentes communautés conduisant à des violences localisées dans les rues, y compris contre les réfugiés", indique un communiqué de l'agence. "L'impact de la crise économique au Liban a un effet dévastateur sur tout le monde, et en particulier sur les plus vulnérables", ajoute le texte, appelant à un soutien international continu au Liban pour "assurer la protection de tous et l'accès sécurisé à la nourriture et aux autres besoins fondamentaux". Le Parlement libanais a récemment donné son feu vert à un prêt de 150 millions de dollars de la Banque mondiale pour l'achat de blé, bien que certains députés aient critiqué cette mesure, affirmant que la majeure partie du blé profiterait aux "étrangers".

Le communiqué du HCR affirme que l'organisation "est de plus en plus préoccupée par les pratiques restrictives et les mesures discriminatoires fondées sur la nationalité qui sont introduites et qui ont un impact sur les réfugiés, entre autres", et "appelle les autorités libanaises à garantir l'état de droit et la protection de toutes les personnes dans le pays. L'esprit de solidarité et de respect mutuel qui a été la marque des communautés au Liban doit prévaloir", poursuit-il.

Bien que la déclaration ne mentionne pas expressément la crise du pain, un porte-parole du HCR a déclaré à notre publication anglophone L'Orient Today : "Nous avons vu des appels généraux sur les réseaux sociaux à ne pas fournir de pain aux réfugiés dans les boulangeries, des confrontations devant les boulangeries visant les réfugiés, des couvre-feux imposés par les municipalités, certaines demandant aux boulangeries de donner la priorité aux Libanais lorsqu'elles vendent du pain".

Des vidéos et des photos circulent sur les médias sociaux ces derniers jours, montrant un groupe d'hommes frappant un jeune, prétendument syrien, devant une boulangerie de Bourj Hammoud, et d'autres distribuant du pain "uniquement aux Libanais" dans une boulangerie de Zahlé. Lors d'une récente conférence de presse, le ministre sortant de l'Économie Amine Salam avait affirmé que,selon ses sources, les Syriens avaient consommé 400.000 sacs de pain par jour en juin, déclarant que les réfugiés étaient en partie responsables de la crise du pain. D'autres, en revanche, attribuent les pénuries aux commerçants qui accumulent le blé subventionné en prévision de la levée des subventions et de l'augmentation des prix, ainsi qu'aux boulangeries qui utilisent le blé subventionné pour des produits autres que le pain auquel il est destiné, afin de générer des profits plus élevés.

Il existe également de nombreuses idées erronées sur le montant de l'aide que reçoivent les réfugiés syriens. Contrairement à la perception commune selon laquelle les réfugiés reçoivent une aide internationale en dollars, les paiements ont été effectués en livres libanaises à des taux de change variables. Actuellement, certaines familles reçoivent une aide de 1 million de LL (environ 35 dollars au taux actuel du marché parallèle) par mois, tandis que d'autres reçoivent 500.000 LL (environ 18 dollars) par personne, jusqu'à un maximum de six personnes. Certains, mais pas tous, reçoivent les deux, ce qui signifie qu'un ménage peut recevoir un maximum de 4 millions de LL par mois (environ 130 $). Les montants de l'aide ont été augmentés en avril - ils étaient auparavant de 800.000 LL par ménage ou de 300.000 LL par personne.

Au début du mois de juillet, le ministre sortant des Déplacés, Issam Charafeddine, avait affirmé qu'il avait un plan pour rapatrier les réfugiés syriens résidant au Liban à raison de "15.000 personnes déplacées par mois ", mais à ce jour, aucun détail ni aucune action concrète concernant ce plan n'ont été communiqués.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a condamné, vendredi, "l'augmentation des tensions et des provocations entre les différentes communautés" au Liban, particulièrement contre les réfugiés syriens, après la multiplication des incidents notamment dans les queues devant les boulangeries, de nombreux incidents et bagarres ayant éclaté ces dernières semaines,...