Des manifestants font irruption au ministère de l'Énergie, l'armée déployée

"Ramène-nous le ministre !" : des manifestants ont fait irruption jeudi au siège du ministère de l'Énergie à Beyrouth et ont exigé de rencontrer Walid Fayad, le ministre sortant, en protestation contre les interminables coupures de courant électrique  au Liban et l'inflation galopante.

Enlisé depuis 2019 dans une crise économique sans précédent, le pays du Cèdre se retrouve sans courant pendant de longues heures au quotidien, le fournisseur public Électricité du Liban (EDL) parvenant à peine à fournir jusqu'à deux heures de courant par jour, en moyenne. Ce problème, qui s'est aggravé ces trois dernières années, est endémique depuis le début des années 1990, après la fin de la guerre civile. 

Dans des vidéos filmées par les chaînes locales ou publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir une vingtaine de personnes s'attrouper dans les locaux du ministère, situé sur la corniche Pierre Gemayel. Certains courent dans les couloirs et se font barrer la route par l'armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure, pendant que d'autres crient des slogans et exigent de rencontrer Walid Fayad.

"Nous demandons simplement à vivre dans la dignité" a déclaré l'un des manifestants, dans une vidéo postée par l'opposant et avocat Wassef Haraké, candidat malheureux aux élections législatives du 15 mai dernier dans la circonscription du Mont-Liban III.

Le Liban continue de s'enfoncer dans la crise économique, à laquelle s'ajoute une grève des fonctionnaires qui dure depuis plus d'un mois, en dépit des mesures promises par les autorités. Dans le même temps, la livre continue de se déprécier par rapport au dollar sur le marché parallèle : le billet vert s'échangeait à un taux dépassant 30.000 LL jeudi matin.