Le vicaire patriarcal maronite Moussa el-Hage, archevêque de Haïfa et Jérusalem, a été reçu vendredi matin par le président libanais Michel Aoun au palais de Baabda, quatre jours après son arrestation et sa détention pendant au moins huit heures au point frontalier de Ras Naqoura entre le Liban et Israël, réservé aux religieux et au corps diplomatique, et sa convocation par le tribunal militaire à Beyrouth.
"Le président Aoun a abordé avec Moussa el-Hage les circonstances liées à ce qui s'est passé à Naqoura", rapporte le palais présidentiel sans plus de détails. Le prélat a quitté Baabda sans faire de déclarations.
Jusqu'ici, le chef de l’État avait opté pour le mutisme sur cette affaire mais était entré en contact avec le patriarche maronite Béchara Raï, qui avait fait part de l'indignation de sa communauté quant à cet incident. Depuis l'arrestation du prélat lundi, les réactions indignées se sont enchaînées au Liban, notamment de la part de forces politiques hostiles au Hezbollah, parti chiite pro-iranien. Certains y avaient vu un message envoyé par cette formation au patriarche Raï, qui multiplie les critiques à son égard et à son arsenal illégal. Jeudi, le leader maronite du Liban-Nord et chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, avait dénoncé une "cinquième colonne" derrière cet incident et avait estimé que le tandem chiite Hezbollah-Amal était "le plus affecté" par cette affaire, lors d'une visite au cardinal Raï.
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