Arrestations après les protestations contre l'assèchement d'un lac

Des individus accusés de perturber la sécurité ont été arrêtés après avoir protesté contre l'assèchement de l'un des plus grands lacs hypersalés au monde, le lac Ourmia au nord-ouest de l'Iran, a rapporté dimanche l'agence Irna citant des officiels. "De nombreux éléments malfaisants et hostiles qui n'avaient d'autre objectif que de saccager des biens publics et de perturber la sécurité de la population ont été identifiés et arrêtés", a indiqué le chef de la police de la province d'Azerbaïdjan-Occidental, Rahim Jahanbakhsh, cité par l'agence officielle Irna.

Samedi, l'agence de presse iranienne Fars a rapporté que "des dizaines de personnes dans les villes de Naghadeh et Ourmia (nord-ouest) avaient protesté contre le manque d'attention des autorités face à l'assèchement du lac d'Ourmia". "Le lac d'Ourmia se meurt, le Parlement ordonne de le tuer (...) le lac d'Ourmia a soif", ont crié dans la rue des locaux, selon Fars.

L'assèchement du lac d'Ourmia qui a débuté dans les années 90 est considéré comme un désastre écologique pour cette région de montagnes. La pièce d'eau, naguère présentée comme le plus grand lac du Moyen-Orient et l'un des plus grands lacs hypersalés au monde, est située entre deux des dix plus grandes villes d'Iran (Tabriz et Ourmia), et plus de six millions de personnes vivent de l'agriculture autour de ses berges. Le lac souffrirait selon l'ONU de l'accroissement de la population et d'une exploitation intense des ressources hydriques au profit de l'agriculture. Selon Fars, aucun rassemblement n'a eu lieu à Tabriz samedi soir, "malgré l'appel des réseaux sociaux". Ces derniers mois, des milliers des personnes ont manifesté contre l'assèchement des cours d'eau notamment dans le centre et le sud-ouest de l'Iran, pays aride qui connaît une sécheresse chronique depuis des années.