Manifestation à Aïn el-Heloué contre la visite de Biden au Moyen-Orient

Les factions palestiniennes nationales et islamiques du camp de réfugiés de Aïn el-Heloué au Liban-Sud ont manifesté, vendredi, contre la tournée du président américain Joe Biden en Moyen-Orient, plus particulièrement sa visite dans les territoires palestiniens, craignant que cela n'accélère la normalisation avec Israël.

Des dizaines de protestataires se sont rassemblés dans le camp, brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans contre cette visite, rapporte notre correspondant dans la région Mountasser Abdallah. "Non à la normalisation" avec Israël, "La normalisation est une trahison", "Nous ferons face aux conséquences de la visite de M. Biden", pouvait-on notamment lire sur des pancartes qu'ils brandissaient. 

Présent sur les lieux, le représentant du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) à Aïn el-Héloué, Fouad Osman, a exprimé le "refus par le peuple palestinien de la visite du président Biden en Palestine, qui revêt des enjeux politiques portant atteinte aux droits nationaux". Il s'est également dit opposé à la "normalisation avec Israël qui consacrera la prédominance et la subordination en vue de construire un nouveau Moyen-Orient".
De son côté, le responsable du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) à Saïda, Abou Ali Hamdane, a soutenu que "la formation d'un front arabo-sioniste visant les forces de la résistance échouera".
Ammar Hourane, responsable du Jihad islamique à Saïda, a estimé, lui, que le président américain, "tente de former une nouvelle alliance diabolique qui regroupe l'axe de la capitulation et de la normalisation, ainsi que l'ennemi sioniste et l'Arabie saoudite".
Enfin, Ayman Chana'a, un des responsables du mouvement islamiste Hamas au Liban, a pour sa part estimé que la visite de M. Biden au Moyen-Orient vise à "accélérer la normalisation avec Israël (...) et à sauver cette entité chancelante (Israël) des coups répétés de la résistance". "Biden est venu implanter des prothèses à cette fausse entité coléreuse dans une tentative de prolonger son existence, mis toutes ces tentatives et toutes les alliances vont échouer", a-t-il prédit.   

Le président Biden a reconnu vendredi qu'il "doit y avoir un horizon politique pour le peuple palestinien", malgré le fait, selon lui, que les conditions n'étaient pas réunies à ce stade pour relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens.