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La BDL non informée d'une augmentation salariale des juges et des députés


La BDL non informée d'une augmentation salariale des juges et des députés

Le siège de la Banque du Liban. Photo d'archives João Sousa

Un porte-parole de la Banque du Liban (BDL) a confié samedi à notre publication anglophone L'Orient Today ne pas avoir pris connaissance des mesures qui seraient entrées en vigueur dernièrement en vue de permettre aux juges et aux députés de retirer leurs salaires au taux de change du "lollar", c'est-à-dire à 8.000 LL, et non pas au taux officiel de 1.500 LL, la livre libanaise s'échangeant à différents taux dans un pays en pleine crise. 

Plusieurs voix se sont élevées contre cette mesure. "Nous sommes surpris par la sélectivité improvisée et non étudiée de la gestion (des questions salariales) dans une tentative de rendre justice à un secteur... et d'ignorer d'autres", a fustigé le ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, déplorant l'absence d'une "vision correcte et scientifique".

Jawad Adra, fondateur de la société de recherche Information International, a pour sa part indiqué avoir été informé que cette mesure s'appliquait aussi aux députés. "En réponse à ce qui a été rapporté sur les salaires des juges, certaines personnes et des amis m'ont contacté pour confirmer que les députés sont également concernés par cette mesure et que ce qui est mis en œuvre par certaines ou toutes les banques est plus grave", a-t-il affirmé dans un tweet. "Huit millions de livres sont l'équivalent de 5.300 dollars au taux officiel. Multiplié par 8.000 LL, ce montant équivaut à 42.400 millions de livres. Il s'agit d'une destruction du secteur public et de l'Université libanaise", a-t-il fustigé. 

Nizar Saghieh, président de Legal Agenda, a de son côté rappelé que "les salaires des juges sont censés être déterminés par la loi et payés via le budget de l'État". "L'augmentation des salaires en dehors du budget par les stratagèmes du gouverneur de la Banque du Liban, suspect numéro un, et des banques qui constituent une bande de malfaiteurs qui menacent l'indépendance du pouvoir judiciaire (...) se fait à partir de ce qui reste de l'argent des déposants", a-t-il dénoncé.

La procureure générale près la Cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, qui a engagé des poursuites contre le gouverneur de la BDL Riad Salamé pour enrichissement illicite, a appuyé les propos de M. Saghieh. Elle a également appelé à "l'annulation de ces augmentations arbitraires". 

Contacté par L'Orient Today à ce sujet, un porte-parole de la Banque du Liban a déclaré qu'il n'avait pas entendu parler de cette affaire et ne disposait d'aucune information concernant ce sujet. "Je n'ai vu aucune circulaire et la BDL n'en a envoyé aucun", a-t-il assuré.

Un porte-parole de la Banque du Liban (BDL) a confié samedi à notre publication anglophone L'Orient Today ne pas avoir pris connaissance des mesures qui seraient entrées en vigueur dernièrement en vue de permettre aux juges et aux députés de retirer leurs salaires au taux de change du "lollar", c'est-à-dire à 8.000 LL, et non pas au taux officiel de 1.500 LL, la livre libanaise...