La crise du pain s'aggrave dans la Békaa, faute de farine subventionnée

La crise du pain s'est aggravée mardi dans la Békaa, où de longues files se sont formées devant les boulangeries encore ouvertes, en raison de l'épuisement des stocks de farine subventionnée.

Selon notre correspondante dans la région Sarah Abdallah, la majorité des boulangeries ont cessé de vendre leurs marchandises et gardé leurs salles ouvertes pour la vente de galettes et d'autres produits à base de farine. La distribution sur le marché a été suspendue depuis le début du mois, rappelle notre correspondante, ce qui a aggravé la crise et engendré la formation de longues files devant les boulangeries. La majorité de celles situées dans la Békaa centrale et ouest ainsi qu'à Baalbeck ont en conséquence fermé leurs portes. Le propriétaire des boulangeries Chamsine, Ahmad el-Kadri, a affirmé que ses commerces n'ont pas pas reçu leur part de farine subventionnée pour le mois de juin, ce qui l'a forcé à fermer ses branches à Bednayel, Ksara et Baalbeck.

Les files d’attente devant les boulangeries, principalement dans le nord et le sud du pays, s’allongent depuis plus d'une semaine. La sécurité alimentaire a en effet été ébranlée au Liban suite à l'invasion russe en février de l'Ukraine, d'où le pays importe près de 70% de ses besoins en céréales. Vendredi, le ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, a assuré que les subventions de la Banque du Liban sur le blé seront maintenues. La crainte de voir ces subventions retirées au pied levé après la mise à exécution du prêt de la Banque mondiale pour sécuriser les importations au Liban à hauteur de 150 millions de dollars sur neuf mois, et qui devrait être votée cette semaine au Parlement, a précipité les remontrances ici et là entre le ministère et certains professionnels au cours de la semaine écoulée.