
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, prononçant un discours dans la Békaa, le 10 juin 2022. Photo Twitter/@LebarmyOfficial
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a affirmé vendredi que "la guerre contre la drogue n'est pas terminée", alors qu'il s'adressait à des militaires de la Békaa après s'être rendu à Boudaï, dans la région de Baalbeck. Le général Aoun était venu adresser ses condoléances à la famille de Zein el-Abidine Chamas, jeune militaire de 28 ans tué dans des affrontements armés le 3 juin dans le quartier de Charawné. Depuis ces incidents, la troupe traque "Abou Sallé", un repris de justice et trafiquant de drogue qui sévit dans la région.
"Notre guerre contre la drogue n'est pas terminée, elle se poursuit", a affirmé l'officier supérieur libanais dans des propos relayés par le compte Twitter de l'armée libanaise. "Nous n'attendons aucun soutien politique ou religieux, et nous n'agissons selon aucun agenda. C'est simplement notre responsabilité envers notre peuple et notre nation", a-t-il poursuivi, affirmant que tous ceux qui enfreignent la loi devront "se rendre ou répondre de leurs actes".
S'exprimant au sujet de la mort du jeune militaire pendant les combats de vendredi dernier, le commandant en chef de l'armée a rappelé que "Zein el-Abidine Chamas est tombé en défendant ses compatriotes face aux gangs de la drogue". "Je vous promets que son sang n'aura pas été versé en vain", a-t-il assuré, alors que l'armée poursuit ses perquisitions dans la région pour retrouver les complices d'Abou Sallé. Le général Aoun a ajouté que la troupe "n’a aucune inimitié envers quelque région ou clan que ce soit", mais que son devoir est "d'arrêter les hors-la-loi".
Le président du conseil chérié du Hezbollah, le cheikh Mohammad Yazbeck, accompagné d'une délégation du parti, s'est également rendu à Boudaï, après la visite du commandant en chef, afin de présenter ses condoléances à la famille du militaire. Lors de sa visite, M. Yazbeck a salué le rôle de l'armée dans la traque des trafiquants de drogue "qui empoisonnent la société".
Des responsables du Hezbollah et du mouvement chiite Amal ont critiqué ces derniers jours les opérations de l'armée contre les trafiquants de drogue dans la Békaa, notamment la traque d'Abou Sallé, qui appartient au puissant clan des Zeaïter. Hier, la troupe a annoncé avoir arrêté deux narcotrafiquants syriens présumés, qui auraient collaboré avec l'individu.
La plaine de la Békaa, où les armes circulent massivement alors que l’État peine à imposer son autorité, est souvent le théâtre d'affrontements sanglants entre clans rivaux, mais aussi entre militaires et des gangs lourdement équipés.
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