Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

La révolution "à l'intérieur du Parlement" : les nouveaux élus soutenus par la rue avant leur première séance


La révolution

Rassemblement de proches de victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 et de députés issus de la contestation devant la statue de l'émigré à Beyrouth, le 31 mai 2022, en amont de la première réunion du nouveau Parlement issu des législatives du 15 mai. Photo Mohammad Yassine

Près de deux-cents militants se sont rassemblés mardi matin devant la statue de l'Emigré, installée devant le port de Beyrouth, avant d'entamer une marche vers le Parlement avec les nouveaux élus issus des mouvements de contestation afin de leur exprimer leur soutien, alors que la Chambre tient sa première réunion à 11h pour élire ses président et vice-président.

Présents sur les lieux dès 9h, plusieurs des députés, notamment Najat Saliba, Elias Jaradé, Paula Yaacoubian, Marc Daou, Ibrahim Mneimné, Halimé Kaakour, Yassine Yassine et Ramy Fanj, écoutaient les revendications des manifestants, et notamment de proches de victimes des explosions du 4 août 2020. "A travers ce rassemblement, nous consacrons une nouvelle pratique : nous sommes parmi le peuple, soutenons ses causes et les transférons avec transparence au Parlement", a confié M. Mneimné à L'Orient-Le Jour. Il a également assuré que la cause des familles des victimes du drame du 4 août est une "priorité".

"Nous effectuons une marche avec les députés issus du mouvement de contestation du 17 octobre pour les soutenir", a confié Rabah Daou à notre journaliste sur place, Mohammad Yassine. "Ils continueront le chemin de la révolution de l'intérieur du Parlement et nous de l'extérieur en vue de faire tomber, ensemble, la classe au pouvoir", a-t-il espéré.

Plus d'un centaine de manifestants rassemblés devant la statue de l'émigré, à Beyrouth, le 31 mai 2022. Photo Mohammad Yassine

Une revendication partagée également par Lina Boubess, une figure bien connue de la révolution du 17 octobre, qui espère la chute de "la mafia". "Nous resterons auprès des députés qui veulent effectuer un changement et n'hésiterons pas à descendre sur le terrain pour les soutenir", a affirmé la manifestante. Celle-ci a également assuré continuer à soutenir les familles des victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020, alors que l'enquête sur le drame piétine encore en raison de manœuvres politiques. Plusieurs proches de victimes étaient rassemblés devant le port, brandissant des portraits de leurs proches à la main. 

Lors de leur marche, les manifestants et les députés se sont brièvement arrêtés sur la place des Martyrs. 

Le président sortant de la Chambre, Nabih Berry, en poste sans interruption depuis 1992, est le seul candidat à sa propre succession. S'il avait été confortablement réélu pour ses mandats précédents, cette fois-ci, sa reconduction à la tête de la Chambre s'avère moins aisée, de nombreux députés, notamment ceux des Forces libanaises et du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), ayant assuré qu'ils ne voteraient pas pour lui. M. Berry a toutefois fini par décrocher un compromis à la libanaise : il pourra compter sur les trois députés arméniens du parti Tachnag et sur plusieurs députés aounistes, ce qui devrait lui accorder une "légitimité chrétienne". Le CPL de Gebran Bassil a pour sa part annoncé la candidature du député Elias Bou Saab au poste de vice-président du Parlement. MM. Bou Saab et Berry se sont réunis samedi. Dans les milieux aounistes, on dément tout marché autour de l'élection du président et du vice-président de la Chambre.

Les 13 députés de la contestation, résolus à ne pas voter pour M. Berry, se sont réunis lundi soir, pour la deuxième fois en l’espace de deux jours, afin de définir leur orientation concernant la séance. L’un d’eux avait confié à L’Orient-Le Jour que les parlementaires de la thaoura soutiendraient la candidature de Melhem Khalaf pour la vice-présidence de la Chambre. L’intéressé avait toutefois affirmé jusque-là qu’il ne briguait pas ce poste.

Près de deux-cents militants se sont rassemblés mardi matin devant la statue de l'Emigré, installée devant le port de Beyrouth, avant d'entamer une marche vers le Parlement avec les nouveaux élus issus des mouvements de contestation afin de leur exprimer leur soutien, alors que la Chambre tient sa première réunion à 11h pour élire ses président et vice-président. Présents sur les...