Éternel et insubmersible, le Real Madrid a entretenu samedi sa légende européenne en décrochant sa quatorzième Ligue des champions aux dépens de Liverpool (1-0), dominateur mais vaincu au Stade de France, au terme d'une finale perturbée par d'importants problèmes logistiques.
Un match énorme du gardien Thibaut Courtois dans les buts et un but de Vinicius (59e) ont suffi aux Madrilènes pour remporter une finale longtemps fermée et démarrée avec plus de trente minutes de retard en raison de problèmes d'accès des supporters autour du stade à Saint-Denis.
Ce dénouement a été moins fou que les tours précédents mais on quand même vu vu la force mentale ce Real, qui avait gagné "à l'arrache" toute la saison, contre le Paris Saint-Germain (0-1/3-1), Chelsea (3-1/2-3 a.p.) puis Manchester City (3-4/3-1 a.p.).
"Je ne peux pas y croire. Nous avons vécu une saison fantastique", a savouré sur BT Sport l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti, qui a décroché sa quatrième C1 comme technicien, la deuxième avec le Real après 2014. A Saint-Denis, l'Italien a surtout vu les défenseurs briller, avec un beau duel entre Dani Carvajal et Luis Diaz ou un gros match d'Ibrahima Konaté, plein d'autorité mais vaincu pour sa première finale de C1.
La cinquième de Benzema
Karim Benzema, lui, a remporté sa cinquième sur cinq. Il n'a pas marqué, un but ayant été refusé pour hors-jeu par l'arbitre français Clément Turpin (43e), mais le meilleur buteur de la C1 (15 buts) cette saison a marqué des points décisifs pour le Ballon d'Or, battant ses rivaux Mohamed Salah et Sadio Mané. "En club je ne peux pas faire mieux. On verra ce qui se passe, mais je suis fier de ce que j'ai réussi", a savouré sur Canal+ l'avant-centre français, revenu à une unité du record de Francisco Gento (6 C1 remportées). C'est la première pour les jeunes internationaux français Ferland Mendy et Eduardo Camavinga.
L'institution Real compte elle désormais deux fois plus de C1 (14) que son premier poursuivant au palmarès, l'AC Milan (7). La "Maison Blanche" a réinstallé son hégémonie sur l'Europe du football. Ancelotti aussi bat des records, avec sa quatrième victoire sur le banc, en ajoutant les deux à la tête de l'AC Milan (2003, 2007), et même deux comme jouer "rossonero" (1989, 1990). "Je suis l'homme des records", a plaisanté l'Italien.
A Liverpool, Jürgen Klopp est encore loin de ces chiffres. Après avoir "appris à la dure" en "perdant beaucoup de finales", il commençait à gagner, celle de C1 2019 contre Tottenham (2-0), les deux coupes anglaises cette saison, mais son fameux "gegenpressing" (contre-pressing) n'a pas étouffé les "vétérans" (le mot est d'Ancelotti) du Real.
Courtois écoeure Salah
Liverpool n'a pas soulevé sa 7e C1 et a encore chuté contre le Real, comme en 2018 (3-1). Mohamed Salah, lui, a encore perdu une finale, après celle de la Coupe d'Afrique avec l'Égypte ainsi que le barrage pour aller à la Coupe du monde, les deux fois contre le Sénégal de son coéquipier Mané.
"Il nous a manqué un but, peu importe le type de but. C'est comme ça, il faut l'accepter, c'est dur à avaler mais on l'accepte", a soupiré Jürgen Klopp.
La machine Liverpool, dominatrice et multipliant les situations chaudes en première période, a craqué sur son point faible, dans le dos de Trent Alexander-Arnold, qui n'a pas contrôlé Vinicius au second poteau, buteur sur un centre dans la 2ème action dangereuse du Real du match. Sur la première, Clément Turpin a eu à juger une action complexe, assisté par la vidéo. L'arbitre français a finalement refusé un but à Karim Benzema, hors-jeu, sur une action où Fabinho remet pourtant peut-être le N.9 en jeu en touchant le ballon (43e).
Mais le pire cafouillage du match a eu lieu avant la rencontre. Le coup d'envoi a dû être retardé de 36 minutes en raison de difficultés d'accès au stade, un couac inédit dans l'histoire récente des finales de C1. L'avant-match a été marqué par des scènes de chaos, avec de longues files d'attente, des spectateurs criant leur colère et d'autres tentant d'escalader les grilles entourant le Stade de France, provoquant l'intervention des forces de l'ordre et l'usage de gaz lacrymogènes.
A 23H45, selon un premier bilan provisoire du ministère de l'Intérieur il y a eu à Paris et Saint-Denis "53 interpellations et 24 gardes à vue", avec 115 supporters légèrement blessés. La dispersion d'après-match s'est néanmoins déroulée "sans difficulté". L'UEFA a expliqué la pagaille "par des milliers de spectateurs qui ont acheté des faux billets qui ne fonctionnaient pas", alors que Liverpool a demandé l'ouverture d'une enquête.
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