Un tribunal en Irak a ajourné dimanche à début juin le procès de deux Européens, un Britannique et un Allemand, soupçonnés d'avoir tenté de sortir des antiquités du pays, l'avocat d'un des accusés réclamant un complément d'enquête.
James Fitton, géologue britannique à la retraite âgé de 66 ans et Volker Waldmann, psychologue berlinois de 60 ans, ont été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leur bagages des morceaux de pierre, des fragments de poteries brisées et de céramiques. Les deux hommes étaient en Irak pour un voyage organisé et ne se connaissaient pas avant cette excursion.
Dimanche, un tribunal pénal à Bagdad a ajourné le procès au 6 juin, a constaté une correspondante de l'AFP, pour laisser le temps aux autorités judiciaires compétentes d'étudier une requête de complément d'enquête déposée par l'avocat irakien de M. Waldmann. Durant l'enquête initiale, "certains aspects importants n'ont pas été examinés, mais nous considérons qu'ils sont dans l'intérêt de notre client", a indiqué à l'AFP Me Furat Kuba.
Il cite le rapport d'un comité d'expert qualifiant d'antiquités les fragments retrouvés avec les deux hommes. "Nous n'avons pas eu plus de détails: de quel site proviennent ces pièces? A quelle époque, à quelle civilisation remontent-elles?", s'est-il interrogé. Concernant le site où ont été ramassés les fragments, "est-il clôturé et protégé? Y-a-t-il des panneaux indiquant qu'il s'agit de pièces antiques qu'il est interdit de ramasser?"
L'avocat veut que soit entendu devant le tribunal le guide ou tout fonctionnaire irakien alors présent sur le site pour savoir si les touristes avaient reçu des instructions leur interdisant de ramasser tout fragment. A la prochaine audience, le tribunal devrait "soit rejeter notre requête" ou demander à ce que l'enquête soit complétée, a précisé Kuba.
Le bagage de M. Fitton renfermait dix fragments de pierres, des éclats de poteries brisées ou de céramiques. M. Waldmann était en possession de deux morceaux qui lui ont été remis selon lui par son compagnon de voyage. A l'ouverture de leur procès les deux hommes ont invoqué leur bonne foi, disant ignorer que les pièces en leur possession pouvaient être considérées comme des antiquités.
Ils comparaissent en vertu d'une loi de 2002 régulant le patrimoine et les antiquités, qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable "d'avoir intentionnellement sorti ou tenté de sortir d'Irak une antiquité". Après des décennies de conflits et de pillages, l'Irak s'ouvre timidement au tourisme mondial et accueille, malgré des infrastructures touristiques quasi-inexistantes, des voyageurs occidentaux.
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