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Monde - Guerre en Ukraine

Washington prévoit une extension du conflit avec la Russie

Kiev insiste pour entrer dans l’UE.

Washington prévoit une extension du conflit avec la Russie

Un soldat ukrainien devant un char russe détruit dans la région de Kharkiv, le 9 mai 2022. Reuters/Vitalii Hnidyi

Le renseignement américain semble prévoir une extension du conflit au-delà de l’Ukraine, estimant que le président russe Vladimir Poutine veut le porter en Moldavie, tandis que Kiev a à nouveau insisté sur la nécessité pour sa sécurité d’adhérer à l’Union européenne.

« Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass » (Est) : la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la chef du renseignement américain, Avril Haines. S’il est « possible » que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, « ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa (sud de l’Ukraine) sans décréter une forme de mobilisation générale », a ajouté Mme Haines lors d’une audition au Congrès américain. Le président russe « compte probablement sur un affaiblissement de la détermination » des Occidentaux, a-t-elle prévenu.

Estimant que les ambitions de M. Poutine dépassent les capacités de son armée, elle juge « probable » une « trajectoire plus imprévisible et potentiellement une escalade » dans les prochains mois, ainsi qu’une plus grande probabilité de « mesures plus drastiques, y compris l’instauration de la loi martiale, la réorientation de la production industrielle ». « Nous continuons de penser que le président Poutine n’ordonnera l’usage de l’arme nucléaire que s’il perçoit une menace existentielle pour l’État ou le régime russe », a-t-elle noté.

L’adhésion de l’Ukraine à l’UE, dans le contexte de l’invasion du pays par la Russie, est devenue une « question de guerre ou de paix », a estimé le même jour le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba à l’occasion de la première visite dans son pays d’un membre du gouvernement allemand depuis le début de la guerre, son homologue Annalena Baerbock. Selon lui, « l’une des raisons pour lesquelles la guerre a commencé est que Poutine était convaincu que l’Europe n’avait pas besoin de l’Ukraine ».

Le président français Emmanuel Macron, qui exerce la présidence tournante de l’UE, avait douché lundi les espoirs d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE en affirmant que cette éventualité prendrait « des décennies ». Il a proposé, en attendant, l’accession à un nouvel ensemble, une « communauté politique européenne », susceptible aussi d’accueillir d’autres pays.

Des ambassades de retour à Kiev

La chef de la diplomatie allemande a annoncé hier la réouverture de l’ambassade d’Allemagne à Kiev, fermée peu après l’invasion russe du 24 février. Sa visite a été l’occasion pour Kiev de saluer le « changement de position » de Berlin vis-à-vis de Moscou ces dernières semaines. « Je voudrais remercier l’Allemagne d’avoir modifié sa position sur un certain nombre de questions », dont sa « politique traditionnelle envers la Russie », a déclaré M. Kouleba durant une conférence de presse à Kiev avec Mme Baerbock. Kiev était allé jusqu’à refuser mi-avril de recevoir le chef de l’État allemand Frank-Walter Steinmeier.

La ministre allemande s’est rendue à Boutcha, une ville près de Kiev où des centaines de civils tués ont été découverts après l’occupation russe au mois de mars. « Nous devons aux victimes non seulement de commémorer ici, mais de traduire en justice les coupables et leur demander des comptes (...) c’est la promesse que nous pouvons et devons faire ici à Boutcha », a-t-elle déclaré.

Le ministre néerlandais Wopke Hoekstra, également en Ukraine mardi, a tweeté des photos de rues d’Irpin, autre localité proche de Kiev où l’Ukraine accuse les Russes d’avoir massacré des civils en mars, avant une rencontre avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. Lui aussi a annoncé la réouverture de l’ambassade néerlandaise à Kiev.

Poursuite des frappes

Sur le terrain, après des frappes sur Odessa lundi, qui ont fait au moins un mort et cinq blessés, l’état-major ukrainien a annoncé que les tirs d’artillerie et les frappes aériennes russes se poursuivaient mardi dans l’est du pays et sur l’aciérie d’Azovstal à Marioupol (Sud-Est).

Selon une haute responsable du gouvernement ukrainienne, « plus d’un millier de militaires », dont « des centaines de blessés », se trouvent toujours dans les galeries souterraines de l’immense aciérie, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass.

Dans le reste du Donbass, les Russes « continuent de préparer des opérations offensives dans les régions de Lyman et Severodonetsk », selon l’état-major ukrainien.

Le ministère russe de la Défense a, lui, annoncé la prise de Popasna, entre Kramatorsk et Lougansk dans le nord du Donbass, permettant aux forces russes et prorusses d’atteindre « la frontière administrative de la République populaire de Lougansk », soit la « frontière » entre la république de Lougansk autoproclamée par des séparatistes prorusses et l’autre territoire séparatiste prorusse, la république autoproclamée de Donetsk.

Le porte-parole des gardes-frontières ukrainiens, Andriï Demtchenko, a accusé hier la Russie d’effectuer quotidiennement des frappes sur les régions ukrainiennes de Tcherniguiv et de Soumy, dans le nord du pays.

À Kiev, qui s’était vidée de la majorité de ses résidents au début de l’invasion russe, près des deux tiers des 3,5 millions d’habitants de la capitale sont revenus, a indiqué mardi le maire Vitali Klitschko. Même s’il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers et des mines dans les forêts autour de Kiev, « si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir », a ajouté l’édile, qui jusqu’ici appelait les habitants à patienter.

Accord des 27 en vue sur le pétrole

L’aide militaire américaine, qui s’est déjà élevée à quelque 3,8 milliards de dollars depuis le début du conflit, devrait être encore facilitée par la signature lundi, par le président Joe Biden, de l’« Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act ». Cette loi de « prêt-bail » reprend un dispositif adopté en 1941 par le président Franklin Roosevelt (1933-1945), qui lui donnait des pouvoirs étendus pour soutenir l’effort de guerre en Europe.

En attendant, les négociations se poursuivent sur le projet d’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe, actuellement bloqué par la Hongrie.

Un accord est possible « dans la semaine », a cependant assuré mardi le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune. « Les hydrocarbures russes ne sont pas une simple marchandise. Cela vaut la peine d’y renoncer, avant tout au pétrole. Car la liberté est en jeu. Et la protection de la liberté a un prix », a déclaré hier le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Source : AFP

Le renseignement américain semble prévoir une extension du conflit au-delà de l’Ukraine, estimant que le président russe Vladimir Poutine veut le porter en Moldavie, tandis que Kiev a à nouveau insisté sur la nécessité pour sa sécurité d’adhérer à l’Union européenne.« Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il...

commentaires (2)

et voila votre macron qui revient vite vite a ce que macron a toujours ete : expert en langue de bois. pou reprendre"" que le président Poutine n’ordonnera l’usage de l’arme nucléaire que s’il perçoit une menace existentielle pour l’État ou le régime russe""" n'y a t il pas une difference de taille entre l'Etat et le regime russe ? Oh que si. poutine risque d'user du nucleaire surtout si sa propre personne est menacee( donc le regime russe formatte a son image ) non pas l'etat.

Gaby SIOUFI

16 h 05, le 11 mai 2022

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Commentaires (2)

  • et voila votre macron qui revient vite vite a ce que macron a toujours ete : expert en langue de bois. pou reprendre"" que le président Poutine n’ordonnera l’usage de l’arme nucléaire que s’il perçoit une menace existentielle pour l’État ou le régime russe""" n'y a t il pas une difference de taille entre l'Etat et le regime russe ? Oh que si. poutine risque d'user du nucleaire surtout si sa propre personne est menacee( donc le regime russe formatte a son image ) non pas l'etat.

    Gaby SIOUFI

    16 h 05, le 11 mai 2022

  • Poutine a beaucoup nuit à la Russie et à son peuple. La sale offensive qu'il mène, pleine de crimes contre l'humanité, ne s'arrêtera pas avant d'affronter une force qui lui indique ses limites.

    Esber

    15 h 15, le 11 mai 2022

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