Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a appelé, une nouvelle fois mardi, lors de la conférence de Bruxelles VI sur la Syrie, au "rapatriement sûr et digne" des réfugiés syriens dont la présence pèse lourd sur un Liban en grave crise, selon les autorités.
Depuis plusieurs semaines, les responsables libanais exhortent la communauté internationale à ne plus aider les réfugiés dans leur pays d'accueil, mais seulement une fois qu'ils seront rentrés en Syrie, un appel auquel n'a pas répondu l'Union européenne (UE), qui a assuré lors de la Conférence qu'elle maintiendrait son soutien financier aux déplacés et appelé les pays donateurs à faire de même.
Lors de la réunion à Bruxelles, consacrée à une collecte de fonds pour l'aide internationale aux pays accueillant des réfugiés, le ministre des Affaires étrangères a appelé au "rapatriement sûr et digne des réfugiés". Il a également souligné la "souffrance du Liban en raison du déplacement des Syriens", selon des propos rapportés par le média el-Nashra.
L'UE maintient son aide
Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé que l'UE portera une aide de 1,56 milliard d'euros en faveur des réfugiés et déplacés syriens pour 2022, et appelé les autres participants à la 6e conférence des donateurs organisée à Bruxelles à ne pas abandonner la Syrie. "Pour 2023, l'UE apportera le même soutien financier, soit 1,56 milliard", a-t-il ajouté, devant les représentants des quelque 70 Etats et institutions internationales présents à cette conférence.
La veille, le ministre libanais des Affaires sociales, Hector Hajjar, avait déjà appelé au rapatriement des réfugiés lors de l'ouverture de la conférence, déplorant les "conséquences économiques" de leur présence au Liban. Il a également estimé que ces réfugiés "assèchent les réserves en devises étrangères (...) en faisant usage de services subventionnés par l’Etat" tout en faisant "perdre des emplois aux Libanais".
Le Liban réclame régulièrement le départ des plus d’un million de réfugiés syriens présents sur son territoire depuis le début de la guerre civile dans leur pays en 2011, une revendication qui se fait plus pressante alors que le pays du Cèdre est embourbé depuis 2019 dans une grave crise économique.
La semaine dernière, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) avait appelé les autorités libanaises à "continuer de respecter le principe de protection des réfugiés" et la communauté internationale à fournir davantage de soutien au Liban. Cet appel intervenait peu après que Beyrouth a officiellement fait part à l'ONU de son incapacité de supporter la présence sur son territoire de ces réfugiés. Vendredi dernier, le président de la République, Michel Aoun, avait affirmé que les réfugiés restent au Liban parce qu'ils y reçoivent des aides internationales.
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