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Lifestyle - Mode

Emergency Room fête quatre ans d’exploits et d’embûches

Emergency Room fête quatre ans d’exploits et d’embûches

Modèles de la collection Emergency Room automne-hiver 2022. Photo DR

La petite marque de mode durable Emergency Room, fondée par Eric Ritter en 2018, célébrait mardi 26 avril au Brazzaville, à Beyrouth, ses quatre ans d’existence. Plus qu’un anniversaire, ce moment était l’occasion de resserrer les liens distendus par la pandémie, à présent que celle-ci recule au Liban, mais aussi de marquer la survie du jeune label à un parcours semé d’embûches, et pas des moindres, entre le virus, certes, mais aussi la crise économique et la double explosion au port, en août 2020. « Quand nous avons lancé la marque, confie Eric Ritter, nous étions loin de nous attendre à tous les défis que nous aurions à surmonter. » À la question qu’on lui pose parfois sur les moments les plus importants de son parcours, le créateur répond comme une évidence : « Le fait d’avoir tenu bon malgré tout et d’être encore en train de travailler quatre ans plus tard, et de continuer à être capables de faire, de montrer, ce qui n’était vraiment pas évident et ne l’est toujours pas. » Et si Ritter admet ne pas être rassuré, il ne cache pas sa satisfaction de pouvoir encore poursuivre création et production, entouré d’une équipe qui ne s’est jamais démotivée.

Pour mémoire

« Emergency Room », entre « Rage d’or  » et « Neverland »

Sur ce chemin relativement court autant que violent, Emergency Room a réussi à se distinguer comme finaliste de prix prestigieux, tels que Fashion Trust Arabia et Vogue Prize. Le label durable et équitable a aussi pu défiler à Dubaï aux côtés de créateurs libanais relocalisés dans l’émirat, mais aussi de nombreux créateurs des EAU. Dès la première année, par ailleurs, Eric Ritter souligne comme un moment-clé l’ouverture de la boutique Emergency Room qui continue à être un point de repère pour les amis de la marque dans le quartier sinistré de Mar Mikhaël. Un autre exploit a été la réalisation de la dernière grande vidéo en plein confinement sanitaire. « Il n’y avait pas de «fashion weeks», pas de défilés, mais nous avons quand même réussi à produire cette vidéo avec zéro budget, du matériel prêté par l’ALBA (Académie libanaise des beaux-arts) et une participation massive de volontaires qui ont répondu à l’appel, qui ont participé à ce projet pour le plaisir et pour faire partie de cette grande famille. »

Eric Ritter ajustant un modèle. Photo DR

Le plus dur, souligne Ritter, à part évidemment le Covid et la double explosion, aura été de « s’adapter aux changements d’une société qui ne consomme plus de la même manière, s’adapter tous les deux ou trois mois à une situation qui change, ce qui a été épuisant, et parfois un peu démoralisant ». Mais c’est sans doute la grande solitude des créateurs libanais qui reste la plus pesante en l’absence d’aides et de soutiens publics, comme cela s’est fait ailleurs durant l’épidémie. « Nous, ici, nous sommes livrés à nous-mêmes, et il est frustrant de voir de jeunes marques internationales réussir plus rapidement et avec moins de casse-tête, simplement parce qu’on leur en a donné les moyens », affirme le créateur.

Eric Ritter (au centre) au quatrième anniversaire d’Emergency Room. Photo DR

Sur son rapport au vêtement, Eric Ritter évoque à la fois une contrainte et une opportunité : « Devoir choisir chaque jour et tout au long de sa vie ce qu’on va porter n’est pas évident, mais le vêtement est aussi une manière de se redéfinir à mesure qu’on évolue, de s’exprimer, de choisir comment on veut se montrer », dit-il. Cependant, pour ce champion de la mode durable, la question la plus importante qui tourne autour du vêtement est le fait de savoir « comment on produit des vêtements, comment on les achète et comment on les vend. Je trouve qu’il y a encore beaucoup à faire sur de nombreux niveaux. Il faut rapidement une prise de conscience que les vêtements sont faits par des êtres humains, avec des ressources naturelles. Ce ne sont pas des produits de consommation, ils ne sont pas faits pour être portés une ou deux fois et jetés par la suite », alerte le créateur qui considère que s’il continue à faire des vêtements envers et contre tout, « c’est surtout par envie de continuer à ancrer les procédés durables dans cette industrie ». Pour rappel, le label a développé son offre à travers sa sous-marque OverWorked, à prix réduit, destinée à familiariser et, pourquoi, pas fidéliser de jeunes clients pour l’avenir.

La fête au Brazzaville. Photo DR

La fête donc, et la différence pour Emergency Room entre celle de cette année et celle de l’année dernière, c’est que cette fois, au lieu de l’équipe restreinte, se sont joints aux célébrations tous ceux qui se reconnaissent dans la marque, qui ont participé à sa construction et se considèrent comme faisant partie de cette famille. Rester ancré à Beyrouth demeure pour Eric Ritter une condition absolue.

La petite marque de mode durable Emergency Room, fondée par Eric Ritter en 2018, célébrait mardi 26 avril au Brazzaville, à Beyrouth, ses quatre ans d’existence. Plus qu’un anniversaire, ce moment était l’occasion de resserrer les liens distendus par la pandémie, à présent que celle-ci recule au Liban, mais aussi de marquer la survie du jeune label à un parcours semé...

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