
Samedi dernier, au meeting d’athlétisme de Nairobi, le sprinteur kényan Ferdinand Omanyala (au centre) a établi la meilleure performance de l’année sur 100 m en 9 sec 85/100es. Tony Karumba/AFP
Le champion du monde américain Christian Coleman a effectué un retour timide sur 100 m (10 sec 09/100es), hier dimanche au meeting d’athlétisme de Tokyo, sa première course sur la distance depuis sa suspension de 18 mois pour des manquements à ses obligations de localisation antidopage. Le sprinteur âgé de 26 ans a devancé le Japonais Yuki Koike (10 sec 22/100es) et l’Australien Rohan Browning (10 sec 23/100es). L’Américain est encore très loin de la meilleure performance de l’année sur la ligne droite, établie par le Kényan Ferdinand Omanyala samedi à Nairobi (9 sec 85/100es). Coleman avait fait sa réapparition sur la piste lors de la saison hivernale en salle, mais avait été battu en mars en finale du 60 m des Mondiaux indoor à Belgrade par le champion olympique du 100 m Marcell Jacobs.
Dans les autres courses, l’Américain Rai Benjamin, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo sur 400 m haies l’été dernier, a déçu (48 sec 60/100es), tout comme son compatriote Michael Norman, pourtant 4e performeur de tous les temps sur 400 m, qui a remporté l’épreuve en 44 sec 62/100es.
Forfait de Jacobs
Samedi, au meeting de Nairobi, privé à la dernière minute de Marcell Jacobs, la légende du sprint jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce a réussi un premier 100 m de feu en 2022 en s’imposant en 10 sec 67/100es. À 35 ans, l’octuple médaillée olympique a frappé fort très tôt dans la saison en s’approchant de son record personnel (10 sec 60/100es en août 2021 à Lausanne), avec le 12e meilleur chrono de tous les temps. Seules quatre autres athlètes ont couru plus vite dans l’histoire, pour certaines à plusieurs reprises: les Américaines Marion Jones (meilleur temps en 10 sec 65/100es) et Carmelita Jeter (10 sec 64/100es), sa compatriote championne olympique Elaine Thompson-Herah (10 sec 54/100es) et la controversée recordwoman du monde américaine Florence Griffith-Joyner (10 sec 49/100es). Dominée aux JO de Tokyo par Thompson-Herah, l’expérimentée sprinteuse a montré qu’il faudra une nouvelle fois compter sur elle lors de cette saison qui doit la mener en juillet à Eugene (Oregon), aux championnats du monde, une compétition où elle a déjà été quatre fois titrée sur 100 m. Sa performance est encore rehaussée par un vent légèrement défavorable (-0,4 m/s), alors que la nouvelle sensation du sprint, la Namibienne Christine Mboma (18 ans), a brutalement stoppé son effort à la mi-course avant de tomber et d’être évacuée, apparemment blessée.
Fraser-Pryce a presque fait oublier le forfait plus tôt dans la journée du champion olympique du 100 m Marcell Jacobs, qui n’a pas couru sur la ligne droite depuis son titre surprise à Tokyo. L’Italien a été victime de problèmes intestinaux. Sans lui, c’est donc le local Ferdinand Omanyala qui a ravi la foule en s’imposant devant le vice-champion olympique américain Fred Kerley. Omanyala (26 ans), recordman d’Afrique depuis l’an dernier (9 sec 77/100es), a fait fructifier un excellent départ pour garder la main toute la course et couper la ligne en 9 sec 85/100es (vent à 2 m/s), meilleure performance mondiale de l’année, devant Kerley (9 sec 92/100es).
De son côté, le Kényan Abel Kipsang a signé la meilleure performance mondiale de l’année sur 1 500 m, en 3 min 31 sec 01/100es, un excellent temps en altitude (Nairobi culmine à près de 1 800 m), tout comme le champion olympique polonais Wojcieh Nowicki au marteau (81,43 m).
Source : AFP