L'ambassadeur de Suède en Iran convoqué après le procès d'un ex-responsable

L'Iran a convoqué l'ambassadeur de Suède après que le parquet suédois a requis la perpétuité contre un ancien responsable pénitentiaire iranien accusé notamment de "crimes contre l'humanité", a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

La diplomatie iranienne a "fermement condamné" dimanche soir l'arrestation et le procès de Hamid Noury, qualifiés "d'illégaux" et a appelé à sa libération. Selon la même source, l'ambassadeur suédois en Iran Mattias Lentz a été convoqué jeudi après le procès.

Hamid Noury, 61 ans, jugé à Stockholm depuis août 2021, est accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre pour avoir été impliqué selon l'accusation dans l'exécution d'un grand nombre prisonniers en Iran dans les années 1980. Selon l'accusation en Suède, Noury était à l'époque l'assistant du procureur adjoint de la prison de Gohardasht, près de Téhéran, et avait prononcé des condamnations à mort. Les exécutions sont intervenues après plusieurs attentats perpétrés par le groupe "Moudjahidine du peuple" (MEK), une organisation d'opposition en exil considérée par Téhéran comme "terroriste" et interdite depuis 1981.

Les avocats de Noury, arrêté dans un aéroport de Stockholm en novembre 2019, ont cependant affirmé qu'il n'était pas présent aux exécutions à la prison de Gohardasht.

Le MEK était initialement en faveur de la révolution islamique de 1979 dirigée par l'ayatollah Rouhollah Khomeini qui a évincé le Chah. Mais le groupe s'est rapidement brouillé avec les nouveaux dirigeants du pays, a soutenu Saddam Hussein dans la guerre Iran-Irak et a été accusé d'avoir commis une série d'attentats au début des années 1980.

Dans un message sur Twitter, le ministère suédois des Affaires étrangères a déconseillé à ses concitoyens tout voyage non essentiel vers la République islamique "en raison de la situation sécuritaire".

Les tribunaux suédois peuvent juger une personne pour des accusations telles que les meurtres ou crimes de guerre, quel que soit le lieu où les infractions ont été commises, en vertu du principe de compétence universelle.