Arrestation de l'assassin présumé de deux religieux sunnites

Trois personnes soupçonnées d'avoir assassiné début avril deux religieux sunnites dans le nord de l'Iran, ont été arrêtées, a annoncé mardi le chef de 'Autorité judiciaire de la province du Golestan.

"Moins d'un mois après le crime, l'assassin de deux clercs sunnites ainsi que ses deux complices ont été arrêtés", a indiqué Heydar Asyabi, cité par l'agence officielle Irna. Les médias locaux avaient annoncé le meurtre de deux religieux le soir du 2 avril devant un séminaire dans la ville de Gonbad-é Kavous.

M. Asyabi, a indiqué que les victimes et les trois personnes arrêtées impliquées dans le crime sont des sunnites habitant la localité du nord, sans toutefois préciser l'identité des accusés. Les deux clercs avaient été tués par balle et une perquisition au domicile de l'accusé a permis de découvrir quatre armes, a ajouté M. Asyabi.

Les sunnites représentent environ 5 à 10% de près de 83 millions d'habitants en Iran, où le chiisme est religion d'Etat depuis le début du XVIe siècle. "Les enquêtes montrent que les meurtres n'avaient aucun (...) lien avec des groupes terroristes", a-t-il ajouté. "L'accusé a avoué avoir tué les deux hommes en raison de conflits personnels", a affirmé M. Asyabi.

Près d'une semaine après ces meurtres, un extrémiste sunnite d'origine "ouzbèke" avait tué deux religieux chiites dans le lieu de culte le plus vénéré d'Iran dans la ville de Machhad (nord-est). Le leader religieux de la minorité sunnite en Iran, Molavi Abdol Hamid, avait appelé le 8 avril les autorités à "enquêter minutieusement" sur les deux affaires.

"Nous condamnons fermement le meurtre de deux érudits au Golestan et l'attentat contre trois autres religieux à Machhad, qui se sont produits dans des lieux religieux", avait-t-il déclaré, selon un communiqué publié sur son site officiel. Situé sur le rivage de la mer Caspienne dans le nord, le Golestan est une province à moitié sunnite. La Constitution de la République islamique d'Iran stipule que les sunnites "sont libres d'accomplir leurs rites religieux selon leur jurisprudence religieuse".