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La production à Deir Ammar à l'arrêt, EDL attend un chargement de carburant

La production à Deir Ammar à l'arrêt, EDL attend un chargement de carburant

Le siège d’Électricité du Liban à Beyrouth. Photo João Sousa

Le fournisseur public Électricité du Liban (EDL) a expliqué dans un communiqué publié mardi après-midi être dans l’attente d’une livraison de carburant fournie dans le cadre de l’accord d’échange conclu l’été dernier entre le Liban et l’Irak afin de pouvoir relancer la production dans la centrale de Deir Ammar (Liban-Nord) à l’arrêt depuis midi.

Le carburant devant être livré pour le mois d’avril dans le cadre de cet accord est de 40.900 tonnes de gasoil, consommé par la centrale de Deir Ammar mais aussi par celle de Zahrani (Liban-Sud), dont les stocks actuels suffisent encore pour deux jours, a poursuivi EDL.

La livraison est programmée pour mercredi « à 23h30 ». Le chargement permettra aux deux centrales d’alimenter le réseau à hauteur de 450 mégawatts (MW) jusqu’au 18 mai prochain, a ajouté la direction du fournisseur. Des capacités largement inférieures aux besoins du pays et qui limitent les heures d’alimentation d’électricité public à une paire d’heure en moyenne par jour pour l’essentiel des régions du pays, obligeant les habitants à compter sur les générateurs privés. Les tarifs de ces derniers, réglementés par le ministère de l’Énergie et de l’Eau sont indexés sur les prix du mazout (ou diesel) en dollars qui ont suivi la hausse des cours mondiaux provoqués par le conflit russo-ukrainien.

La quantité livrée ce mois correspond à la moyenne livrée chaque mois dans le cadre de l’accord avec l’Irak, à 10 % près. Il s’agit actuellement de la seule source de carburant sur laquelle EDL peut compter. Les tarifs du fournisseur public sont figés depuis le début des années 1990, ce qui oblige l’office public à compter sur les avances du Trésor pour financer son carburant et ses coûts de fonctionnement élevés du fait de la désuétude de la majorité de ses infrastructures. La situation déjà précaire a empiré avec la crise dans laquelle le pays s’enfonce depuis 2019. Les revenus d’EDL, encaissés en livres et déjà diminué par les importantes pertes techniques et non-techniques, ont fondu avec la dépréciation de la livre, tandis que la dégradation des finances du pays, matérialisée par la baisse de ses réserves en devises gardées par la Banque du Liban, ont conduit les autorités à réduire, puis suspendre le versement d’avances du Trésor qui permettraient à EDL d’acheter du carburant.

C’est dans ce contexte que l’accord avec l’Irak a été conclu l’été dernier. Il permet au Liban d’acquérir pendant un an du carburant à des conditions présentées comme accommodantes pour ses finances, mais dont tous les contours n’ont pas été détaillés. En bref, l’Irak s’est engagé pendant un an à fournir 1 million de tonnes de carburant inutilisable par les centrales d’EDL mais que le pays échange chaque mois avec un fournisseur tiers sélectionné par voir d’appel d’offres. La première livraison a eu lieu en septembre dernier.

Le même été, la diplomatie américaine a révélé être en train de soutenir deux projets visant à pallier une partie des carences du pays en matière d’électricité: un premier visant à importer près de 300 MW de Jordanie via des lignes haute tension traversant la Syrie, et un second visant à importer du gaz égyptien transporté via un gazoduc traversant également le territoire du voisin syrien. La mise en œuvre de ces projets, qui sont inclus dans le plan de réforme du secteur préparé par le ministère libanais de l’Énergie et de l’Eau et récemment approuvé par le Conseil des ministres, attendent encore un feu vert de la Banque mondiale en ce qui concerne leur financement, ainsi que celui de Washington qui prévoit d’aménager ponctuellement son régime de sanctions visant le pouvoir syrien et ses alliés.

Le fournisseur public Électricité du Liban (EDL) a expliqué dans un communiqué publié mardi après-midi être dans l’attente d’une livraison de carburant fournie dans le cadre de l’accord d’échange conclu l’été dernier entre le Liban et l’Irak afin de pouvoir relancer la production dans la centrale de Deir Ammar (Liban-Nord) à l’arrêt depuis midi.Le carburant devant être...