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Monde - Guerre en Ukraine

Moscou accuse Kiev d’une frappe d’hélicoptère sur son sol

Selon un responsable russe, des missiles auraient été lancés contre un « dépôt de pétrole » dans la ville de Belgorod

Moscou accuse Kiev d’une frappe d’hélicoptère sur son sol

Les évacués dans un bus arrivent au centre d’enregistrement de Zaporizhzhia, où le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré qu’il avait une équipe de trois voitures et de neuf employés attendant de se diriger vers la ville assiégée de Marioupol depuis Zaporizhzhia, à plus de 200 kilomètres. La Croix-Rouge a déclaré qu’elle espérait mener une évacuation de milliers de civils de Marioupol le 1er avril 2022, mais qu’elle avait besoin d’accords concrets sur l’endroit où les résidents en fuite seraient escortés. Emre Caylak/AFP

La Russie a accusé hier l’Ukraine d’avoir mené une frappe par hélicoptère sur son sol, tandis que les efforts se poursuivent pour évacuer des civils bloqués dans la ville portuaire dévastée de Marioupol.

Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l’œuvre de l’armée de l’air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine et l’a encore réaffirmé hier.

Selon le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, des hélicoptères ukrainiens ont frappé un dépôt de carburant dans la ville du même nom, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, a déclaré hier « ne pouvoir ni confirmer ni infirmer l’implication de l’Ukraine car (il) n’est pas en possession de toute l’information militaire ». « Pour le moment, l’État ukrainien mène une opération de défense pour repousser l’agression militaire russe sur le territoire ukrainien », a affirmé de son côté le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a averti que cet événement ne va pas « créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations ». La partie russe a toutefois annoncé peu après la reprise des pourparlers russo-ukrainiens par visioconférence. « Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram.

L’Ukraine attend toujours de son côté une « véritable réponse aux propositions qui ont été faites à Istanbul » en début de semaine, a relevé M. Kouleba. Kiev avait notamment proposé la neutralité de l’Ukraine et de renoncer à adhérer à l’OTAN, à condition que sa sécurité soit garantie par d’autres pays face à la Russie. En fonction de sa réponse, « on pourra comprendre si la Russie continue de parler la langue des ultimatums » ou si elle a adopté une approche plus constructive, a estimé M. Kouleba.

Actes de pillage

La Russie avait indiqué plus tôt cette semaine qu’elle entendait réduire son activité militaire à l’encontre de Kiev et Tcherniguiv afin de transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk, dans l’Est. « Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes... où cela peut être difficile pour nous », a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la nuit de jeudi à vendredi. « Dans le Donbass et à Marioupol, dans la direction de Kharkiv, l’armée russe se renforce en prévision d’attaques puissantes », a encore déclaré le président.

Ce recentrage laisse présager un conflit « prolongé », qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone jeudi.

Selon des responsables américains, la Russie a déplacé environ 20 % de ses troupes des environs de Kiev après avoir échoué à prendre la ville. En Ukraine même, les forces armées ont affirmé hier avoir repris 11 localités de la région de Kherson (Sud). Les Russes « poursuivent leur retrait partiel » du nord de la région de Kiev vers la frontière bielorusse, a indiqué le ministère de la Défense, dénonçant de nombreux actes de « pillage » de la part des soldats russes.

Besoin désespéré d’un passage

Une nouvelle tentative pour évacuer des milliers de civils bloqués dans des conditions humanitaires dramatiques dans la ville de Marioupol devait avoir lieu par ailleurs hier sous l’égide du Comité International de la Croix-Rouge.

« Il n’est pas clair encore si cela va se faire aujourd’hui », a indiqué hier matin un porte-parole à Genève, Ewan Watson. « Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité », a-t-il expliqué. « La population a désespérément besoin de ce passage sécurisé », a-t-il ajouté.

Plus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine, Marioupol, port stratégique du sud-est du pays, sur la mer d’Azov, reste assiégé et pilonné sans relâche. Au moins 5 000 personnes ont péri et 160 000 civils seraient toujours bloqués dans la ville, selon des sources ukrainiennes.

Le gouvernement ukrainien avait de son côté annoncé jeudi avoir envoyé des dizaines de bus vers Marioupol. Des personnes ayant réussi à quitter la ville assiégée et des ONG y ont décrit des conditions catastrophiques, avec des civils terrés dans des caves, privés d’eau, de nourriture et de toute communication, et des cadavres jonchant les rues. La municipalité accuse en outre Moscou d’avoir évacué « contre leur gré » plus de 20 000 habitants vers la Russie.

Ioulia, arrivée hier en voiture dans la ville voisine de Zaporojie avec ses filles jumelles de 13 ans, a raconté qu’il lui a fallu deux semaines et cinq tentatives pour parvenir à fuir Marioupol. Elles disent avoir été à chaque fois stoppées par les bombardements ou renvoyées par les militaires russes.

Soldats exposés aux radiations à Tchernobyl

Par ailleurs, les forces russes ont quitté la centrale nucléaire de Tchernobyl qu’elles occupaient depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, ont annoncé des responsables à Kiev jeudi soir. « Elles ont pris avec elles des membres de la Garde nationale qu’elles retenaient en otages depuis le 24 février », a déclaré sur Telegram l’agence d’État ukrainienne Energoatom, citant des employés. Leur nombre n’est pas connu. Selon le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba, la Russie s’est comportée de manière « irresponsable à tous points de vue » pendant les quatre semaines où elle a tenu la zone. Elle a notamment entravé le travail du personnel de la centrale et « creusé des tranchées dans des zones contaminées », a-t-il accusé.

« Le gouvernement russe a exposé ses compatriotes à des radiations, des menaces sur leur vie (...). Il faudra qu’il en réponde devant les mères, les sœurs et les épouses de leurs soldats », a-t-il lancé. Les autorités ukrainiennes pour leur part vont « rétablir l’accès à Tchernobyl, travailler activement avec l’AIEA pour (...) identifier les risques et les réduire », a-t-il ajouté.

Décret du Kremlin sur le gaz

Réagissant aux menaces du président russe Vladimir Poutine de stopper l’approvisionnement en gaz des pays « inamicaux », s’ils n’ouvraient des comptes en roubles dans des banques russes, la France a indiqué hier ne pas attendre « a priori de rupture » de ses livraisons. L’Allemagne, particulièrement dépendante du gaz russe, a déclaré de son côté avoir reçu le décret du Kremlin et être en train de l’examiner « pour en déterminer les effets concrets ».

L’UE a appelé hier Pékin à « ne pas interférer » dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou « ternira gravement la réputation » de la Chine en Europe. Après cinq semaines de guerre, plus de 4,1 millions de réfugiés ont fui l’Ukraine, auxquels s’ajoutent presque 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays, selon l’ONU. Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants.

Source : AFP

La Russie a accusé hier l’Ukraine d’avoir mené une frappe par hélicoptère sur son sol, tandis que les efforts se poursuivent pour évacuer des civils bloqués dans la ville portuaire dévastée de Marioupol.Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l’œuvre de l’armée de l’air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs...
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"La Russie a accusé hier l’Ukraine d’avoir mené une frappe par hélicoptère sur son sol". L'emploi du mot "accusé" prête sourire. On "accuse" d'un crime. Or il est difficile de considérer tel l'envoi par l'Ukraine d'UN missile sur le sol russe, en réponse aux dizaines (centaines?) de milliers reçus!

Yves Prevost

07 h 47, le 02 avril 2022

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Commentaires (1)

  • "La Russie a accusé hier l’Ukraine d’avoir mené une frappe par hélicoptère sur son sol". L'emploi du mot "accusé" prête sourire. On "accuse" d'un crime. Or il est difficile de considérer tel l'envoi par l'Ukraine d'UN missile sur le sol russe, en réponse aux dizaines (centaines?) de milliers reçus!

    Yves Prevost

    07 h 47, le 02 avril 2022

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