Fouad Makhzoumi annonce sa liste de candidats pour Beyrouth-II

Le député sunnite de Beyrouth Fouad Makhzoumi a annoncé jeudi la liste de candidats soutenue par son parti, le Dialogue national, pour les élections législatives du 15 mai dans la circonscription de Beyrouth-II.

Nommée "Beyrouth a besoin d'un cœur", la liste compte 11 candidats. Sur les 11 sièges de Beyrouth-II, six sont sunnites. Outre M. Makhzoumi, ont été annoncés comme candidats sunnites sur la même liste : Hassan Kachli, Karim Chbaklo, Mazen Chbaro, Abdellatif Itani et Nabil Naja. Quant aux deux sièges chiites, ils sont brigués par deux femmes, Lina Hamdane et Olfat Sabeh. Les trois sièges restants sont druze, protestant et grec-orthodoxe. Sont respectivement candidats pour ces sièges Zeina Mounzer, Omar Dabghi et Zeina Majdalani.

"Un programme clair nous rassemble, avec comme priorité un projet visant à restreindre la possession des armes aux mains de l'État libanais", a déclamé Fouad Makhzoumi sous les applaudissements du public rassemblé jeudi au Sea Side Arena (ex-BIEL) de Beyrouth. Une critique claire au Hezbollah chiite. Ce projet porte également sur "la situation financière et économique et le retour de l'argent volé", a-t-il poursuivi, avant de s'exclamer : "Pouvons-nous récupérer cet argent ? Bien sûr !"

M. Makhzoumi a ensuite directement critiqué le Hezbollah, qui en 2018 avait obtenu quatre sièges à Beyrouth-II, dans le cadre d'une alliance avec Amal et le Courant patriotique libre (CPL) aouniste. "Nous leur avons fait face alors qu'ils étaient en majorité", a estimé le député sunnite. "Depuis quatre ans, nous avons défié les dirigeants méprisants et fait face au Hezbollah", a-t-il poursuivi.

La grande circonscription de Beyrouth-II englobe l’ensemble des quartiers de l’Ouest de Beyrouth, à majorité sunnite, mais avec d’importantes minorités chiite et chrétienne. Elle était depuis les années 1990 un fief incontesté des haririens. En 2018, en dépit du nouveau mode de scrutin qui lui était clairement défavorable, le courant du Futur de Saad Hariri avait tout de même réussi (avec le PSP de Walid Joumblatt) à emporter six sièges (quatre sunnites, un druze et un grec orthodoxe) sur les onze de cette circonscription formée de Mazraa, Mousseitbé, Bachoura, Marfa’, Zokak el-Blat, Minet el-Hosn, Aïn el-Mreissé et Ras Beyrouth.

Le retrait de l'ex-Premier ministre et leader sunnite Saad Hariri et de son parti, le courant du Futur, de la campagne électorale en cours, ouvre cette circonscription à tous les vents et pourrait même y renforcer la pénétration du Hezbollah et de ses alliés. À moins d’une reprise en main susceptible de remobiliser l’électorat sunnite autour d’une liste apparentée aux options haririennes. Les mouvements de la contestation devraient également faire leur bout de chemin dans cette circonscription urbaine, qui reste cependant difficile d’accès en raison d’un seuil d’éligibilité plutôt élevé.