
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, le 13 juin 2021. Gil Cohen-Magen/AFP
Israël a exhorté vendredi les États-Unis à laisser le Corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pouvoir iranien, sur leur liste noire des « organisations terroristes », l’un des derniers points de négociation au sujet du programme nucléaire iranien, selon Téhéran.
« Le Corps des gardiens de la révolution islamique (...) a assassiné des milliers de personnes, dont des Américains. Nous refusons de croire que les États-Unis leur retireraient la désignation d’organisation terroriste », ont déclaré dans un communiqué commun le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid.
Israël et l’Iran sont des ennemis jurés. Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, accuse l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, ce que ce pays dément.
« Nous pensons que les États-Unis n’abandonneront pas leurs alliés les plus proches en échange de promesses vides de la part de terroristes », ont affirmé MM. Lapid et Bennett, accusant les gardiens de la révolution « d’être le Hezbollah au Liban, le Jihad islamique à Gaza, les houthis au Yémen et les milices en Irak ».
Selon des informations rapportées par les médias Axios et Reuters mercredi, Washington envisagerait de retirer le Corps des gardiens de la révolution islamique de leur liste noire des organisations dites « terroristes », à condition que Téhéran s’engage à contenir, à certains égards, les activités du groupe paramilitaire à l’extérieur de ses frontières. Ultrapuissants en Iran, les pasdaran n’ont fait que se renforcer depuis 2015, ont affermi leur position au sein de toutes les institutions du pays et façonné les approches militaires, sécuritaires et étrangères du pouvoir, consolidant également leur caractère « milicien » sur les terrains syrien et irakien en particulier.
L’État hébreu est hostile à un retour à l’accord sur le programme nucléaire iranien de 2015, qui avait permis la levée de sanctions contre l’Iran en échange de limites à son programme nucléaire censées empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Les États-Unis ont jugé mercredi qu’un compromis était « proche » pour sauver l’accord, notamment après plusieurs signaux positifs, dont la libération de deux Irano-
Britanniques retenus en Iran depuis plusieurs années. « Nous sommes proches d’un possible accord, mais nous n’y sommes pas encore », a déclaré mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Téhéran assure qu’il ne reste plus que « deux sujets » à régler avec Washington : les « garanties économiques », qui protégeraient le pays de sanctions internationales, et le contentieux sur les gardiens de la révolution, dont l’Iran demande le retrait de la liste noire, d’après une source proche du dossier.
Les gardiens de la révolution ont revendiqué des tirs de missiles au Kurdistan irakien le 13 mars, affirmant avoir ciblé un « centre stratégique » israélien et menaçant l’État hébreu de nouvelles opérations « destructrices ».
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire, l’Iran enrichit l’uranium à un taux de 60 %, proche des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe, et a poursuivi ses avancées parallèlement aux pourparlers à Vienne.
Source : AFP
Sur ce point, on ne peut que partager le point de vue israélien.
07 h 49, le 19 mars 2022