Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a appelé dimanche le gouvernement à "rétablir le système financier" en vue de faire face à une situation "aléatoire aux niveaux bancaire et économique" dont souffrent les Libanais. Il a également plaidé en faveur du rapatriement des réfugiés syriens "au nom de la neutralité du Liban" et estimé que l'absence de prise de cette "décision politique libanaise, arabe et internationale commence à prendre la forme d'un complot" contre le pays.
Une situation aléatoire
Dans son homélie dominicale, le prélat a déploré le fait que les Libanais vivent dans une "situation aléatoire aux niveaux bancaire, économique, commercial et touristique". "Le gouvernement ne peut régler cette situation qu'en rétablissant le système financier, en contrôlant les revenus de l’État à travers la collecte de taxes de tout le monde, dans toutes les régions libanaises, en contrôlant les revenus aéroportuaires, portuaires et frontaliers, en arrêtant la contrebande vers ou depuis le pays et en investissant les propriétés maritimes", a-t-il plaidé.
Mgr Raï a dans ce cadre déploré les restrictions bancaires imposées aux déposants au vu de l'effondrement financier du pays ainsi que la limitation des paiements par carte bancaire. Il a par ailleurs appelé "la Banque du Liban à considérer les frais de scolarité comme étant une priorité" et à autoriser certaines démarches bancaires permettant aux parents de payer les montants qui leurs sont dus. Le patriarche maronite a aussi demandé que les salaires des enseignants, frappés de plein fouet par la crise, soient entièrement versés.
Rapatriement des réfugiés
"Au nom de la neutralité, nous réclamons le rapatriement des réfugiés syriens", a encore plaidé Béchara Raï, notant que cela est "lié à une décision politique libanaise, arabe et internationale". Les réfugiés constituent près de 35% des habitants au Liban. "L'absence de cette décision commence à prendre la forme d'un complot contre l'entité du pays, son unité, son identité et sa sécurité", a-t-il constaté. "Leur cause doit être résolue rapidement, notamment après le déclenchement de la guerre en Ukraine et la résurgence de nouvelles vagues de migrations en Europe et dans le monde", a-t-il estimé. Le chef de l’Église maronite a une nouvelle fois déploré la guerre russo-ukrainienne et appelé à son arrêt. Il s'est dans ce cadre à nouveau prononcé en faveur du principe de neutralité du Liban. "La neutralité du Liban, qui fait partie intégrante de son identité (...) nécessite que l’État soit fort grâce à son armée et ses services de sécurité, afin qu'il puisse imposer sa souveraineté à l'intérieur et à l'extérieur et répondre à toute agression à travers ses propres forces", a-t-il martelé, dans une critique implicite à l'arsenal illégal du Hezbollah, le parti chiite étant le seul à avoir préservé ses armes après la guerre civile.
commentaires (7)
Pauvre patriarche . Il n'a rien compris. Il demande a ceux qui ont deliberement detruit le systeme financier de le retablir ? Ce n'est qu'avec leur depart par la force que le pays pourra se redresser.....
Michel Trad
14 h 09, le 14 mars 2022