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Dernières Infos - Russie-Ukraine

« Je ne veux pas rentrer au Liban, mais je crois que je ne vais pas avoir le choix », explique Karim, à Lviv


« Je ne veux pas rentrer au Liban, mais je crois que je ne vais pas avoir le choix », explique Karim, à Lviv

Devant les stations essence à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, de longues files d'attente ce jeudi 24 février 2022. Yuriy Dyachyshyn / AFP

C’est au son des sirènes à 5h du matin, informant d’une attaque, que Karim, étudiant libanais à Lviv, dans l'ouest de l’Ukraine, s’est réveillé en sursaut jeudi matin. L’armée russe venait de lancer l’offensive contre l’Ukraine.

Sans même hésiter, le jeune homme a rassemblé quelques affaires et pris la route de l’aéroport, pour quitter l’Ukraine. « Le problème, c’est que les frontières aériennes sont fermées », explique-t-il dans un témoignage livré par téléphone à notre journaliste Lyana Alameddine. Désormais, ce Libanais envisage de sortir, par voie terrestre, vers la Pologne. « Mais pour être honnête avec vous, je ne sais pas si c’est possible », poursuit-il, en demandant à rester anonyme. Ses amis ont eu la même idée. « Ils sont sur la route depuis 6h du matin et ils sont bloqués », explique-t-il.

En attendant de trouver un moyen de quitter l’Ukraine, Karim s’est rendu au supermarché, pour faire des stocks d’eau et de nourriture. « Il y avait un monde fou au supermarché, même au Liban je n’ai pas vu ça », poursuit-il. C’est la première fois, dit-il encore, qu’il voit des Ukrainiens envisager le pire. Mais leur patriotisme l’emporte sur la peur, assure-t-il. « J’ai vu des gens, dans la rue, dire à des militaires qu’ils étaient prêts à combattre avec eux, raconte-t-il. J’ai vu aussi des Ukrainiens dire à des étrangers, dans la ville, de ne pas avoir peur. Nous sommes plus effrayés qu’eux ! ». Malgré la peur, il tente de relativiser. « Au moins ici, à Lviv, le danger est moindre que dans d’autres villes à la frontière avec la Russie ». Pendant quelques secondes, Karim ne répond plus. « Je viens de recevoir une notification... », lâche-t-il enfin. « Ah non, en fait ça va », ajoute-t-il au bout de quelques secondes, avec un rire nerveux.

Le téléphone n’arrête pas de sonner depuis l'aube. Sa famille, au Liban, est tétanisée à l’idée que leur fils soit bloqué dans une Ukraine en guerre. « Je ne veux vraiment pas revenir au Liban, mais je crois que je ne vais pas avoir le choix », dit-il, las.

C’est au son des sirènes à 5h du matin, informant d’une attaque, que Karim, étudiant libanais à Lviv, dans l'ouest de l’Ukraine, s’est réveillé en sursaut jeudi matin. L’armée russe venait de lancer l’offensive contre l’Ukraine.Sans même hésiter, le jeune homme a rassemblé quelques affaires et pris la route de l’aéroport, pour quitter l’Ukraine. « Le problème,...