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Début du Conseil des ministres, la gestion des déchets à l'ordre du jour


Début du Conseil des ministres, la gestion des déchets à l'ordre du jour

Le gouvernement libanais de Nagib Mikati, réuni en Conseil des ministres au Grand sérail, le 23 février 2022. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais de Nagib Mikati a entamé mercredi après-midi une réunion du Conseil des ministres au Grand sérail afin de plancher, entre autres, sur un nouveau plan de gestion des déchets préparé par le ministre de l'Environnement, Nasser Yassine, afin de tenter de trouver des solutions à ce secteur constamment en crise depuis les années 1990 en l'absence de gestion durable.

La collecte et le traitement des déchets connaissent des crises à répétition au Liban, où les autorités se contentent de trouver des solutions provisoires, en agrandissant, par exemple, régulièrement les décharges des déchets ménagers, au grand dam des habitants des régions avoisinantes et des défenseurs de l'environnement. Ces derniers mois, la crise financière, qui frappe le pays depuis deux ans, affecte également le secteur, les entreprises chargées de la collecte dans les rues et leurs employés réclamant une augmentation de leurs émoluments à un Etat en faillite. Ces compagnies se mettent souvent en grève, provoquant l'accumulation des ordures dans les rues ces dernières semaines.

Pour mémoire

Le ministre de l'Environnement ambitionne une "nouvelle approche" de la crise des déchets

Le plan des déchets présenté par le ministre de l’Environnement comporte a priori surtout des orientations stratégiques, les détails de l’exécution sur le terrain n'étant toujours pas connus. Il évoque cependant des actions immédiates à entreprendre en vue de sauver le secteur de l’effondrement (collecte, tri, décharges actuelles…), d’un coût annuel approximatif de 132 millions de dollars (dont 30 pour les camps de réfugiés).

La première des sept orientations stratégiques du plan concerne l’importance accordée à la décentralisation, tout en pourvoyant les municipalités en moyens nécessaires et en outils fiscaux leur permettant de financer le traitement des déchets.

La deuxième grande orientation porte sur l’adoption des concepts d’économie circulaire, en d’autres termes une économie où les déchets sont mis à profit et rentrent dans la chaîne de production et de consommation. Une démarche qui nécessite des décisions et des décrets, ainsi qu’une certaine infrastructure comme la création de centres de collecte, et des campagnes de sensibilisation.

Au niveau du traitement, le plan du ministre se fonde sur les sites de tri et compostage déjà existants dans les régions (Beyrouth incluse), et qui devraient être réhabilités et améliorés. Le plan repose également sur une réglementation de la technique de production de combustible issu des déchets (Refuse Derived Fuels, RDF), de manière à en améliorer les critères de qualité et à réduire les émanations de gaz.

Concernant l’enfouissement des détritus, le plan propose d’améliorer les décharges existantes, et de planifier la construction de neuf décharges contrôlées sur deux ans, avec un coût estimé de 35 à 40 millions de dollars. Ces décharges seraient réparties sur tout le territoire : Akkar, Liban-Nord, Kesrouan-Jbeil, Mont-Liban, Liban-Sud, Nabatiyeh, Békaa, Baalbeck-Hermel et Beyrouth. Certains sites sont déjà mentionnés mais marqués comme non-définitifs.

Le plus grand casse-tête du secteur des déchets reste celui des dépotoirs sauvages qui sont plus de 940 sur tout le territoire, semant la pollution à grande échelle depuis des décennies. Le plan du ministère propose de les réhabiliter avant de les fermer, avec un coût de près de 74 millions de dollars.

La dernière orientation stratégique du plan, et non des moindres, porte sur un renforcement du rôle de réglementation et de surveillance du ministère, notamment par la création d’une Haute autorité chargée de la question des déchets, l’adoption des décrets d’application de la loi sur le traitement des déchets (80/2018), et l’amélioration des capacités du ministère à évaluer les impacts environnementaux et sociaux des projets de traitement.

Sur le plan financier, le ministre des Finances, Youssef Khalil, a transmis au gouvernement le projet de budget 2022 que le Premier ministre a signé et envoyé au chef de l'Etat, Michel Aoun, en vue de la transmission du document au Parlement. Ce projet de budget, adopté le 10 février par le cabinet, sera de toute façon voté en dehors des délais constitutionnels.

En outre, le plan pour le secteur de l'électricité, préparé par le ministre de l'Energie, Walid Fayad, et qui ne fait pas l'unanimité au sein du cabinet, ne sera pas abordé aujourd'hui en Conseil des ministres, dont l'ordre du jour contient dix-huit points. Il devra faire l'objet de discussions lors des prochaines réunions du cabinet.

Parallèlement à la séance du gouvernement, des enseignants contractuels de l'Université libanaise ont organisé un sit-in à proximité du Grand sérail, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ils réclament leur titularisation.

Avant le début du Conseil des ministres, le chef du gouvernement a été reçu au palais de Baabda par le président de la République, Michel Aoun. M. Mikati a informé le chef de l'Etat de ses entretiens intervenus dans le cadre la Conférence sur la sécurité à Munich en Allemagne. Il a également évoqué avec M. Aoun le dossier de l'électricité, selon le palais présidentiel.


Le gouvernement libanais de Nagib Mikati a entamé mercredi après-midi une réunion du Conseil des ministres au Grand sérail afin de plancher, entre autres, sur un nouveau plan de gestion des déchets préparé par le ministre de l'Environnement, Nasser Yassine, afin de tenter de trouver des solutions à ce secteur constamment en crise depuis les années 1990 en l'absence de gestion durable.La...