Amal contre le "blocage et le report" des législatives

Le mouvement Amal du président du Parlement, Nabih Berry, s'est prononcé lundi contre le "blocage et le report" des élections législatives du 15 mai, alors que des craintes allant dans ce sens se font sentir depuis des semaines.

"La tenue des élections législatives en temps et en heure constitue un étape charnière", a affirmé le bureau politique du parti chiite, dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion. "Nous refusons toute tentative de bloquer et de reporter les élections", a insisté Amal. 

Ces prises de position interviennent dans la foulée de déclarations de M. Berry allant dans le même sens. Le chef du Parlement avait en effet assuré le 3 février qu'il n'acceptera pas le report "même d'une minute" des législatives.

Le retrait de la vie politique de l'ex-Premier ministre et leader sunnite, Saad Hariri, et l'annonce que ni lui ni sa formation ne participeraient aux législatives ont semé un vent de panique sur la scène politique, notamment parmi les alliés traditionnels du courant du Futur, comme le Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt, le mouvement Amal et le Hezbollah, avec qui les haririens entretenaient ces dernières années un modus vivendi.

Les législatives prochaines sont perçues par nombre de Libanais comme une opportunité de changement au sein de la classe au pouvoir, accusée d'être responsable de l'effondrement socio-économique inédit dans le pays. Mais plusieurs voix expriment des craintes quant à un report du scrutin, alors que des partis politiques voient leur popularité en perte de vitesse après plus de deux ans d'une crise qui a poussé les trois-quarts de la population dans la pauvreté.