Le président du syndicat des transporteurs routiers au Liban, Bassam Tleiss, a confirmé lundi, lors d'une conférence de presse, que son syndicat a décidé d'observer une grève générale les mercredi 2, jeudi 3 et vendredi 4 février. Des sit-in auront lieu ces jours-là, de 5h jusqu'à 15h dans toutes les régions libanaises.
"Le pays est pour tous les Libanais. La faim touche tout le monde, et le secteur du transport routier concerne tous les Libanais. S'il descend dans la rue, il paralysera tout le pays. Nous espérons que le Conseil des ministres (...) prendra une décision", a déclaré M. Tleiss en s'adressant au président libanais, Michel Aoun, et au Premier ministre, Nagib Mikati.
Selon ses instigateurs, cette mobilisation vise à rappeler à l’ordre le gouvernement qui "ne respecte pas l’accord du 26 octobre 2021" portant sur la réallocation d’un prêt de de 295 millions de dollars de la Banque mondiale, approuvé en 2018, au bénéfice du secteur des transports publics, dans un contexte d'effondrement économique. Le secteur du transport routier avait observé le 13 janvier dernier une journée de grève pour faire pression sur le gouvernement, mais sans résultat.
La crise économique a vu s'effondrer la valeur de la livre libanaise, dont le taux de change sur le marché parallèle valait 15 fois celui du taux de change officiel lundi matin. La Banque mondiale estime que le PIB par habitant du pays a chuté de 40% entre 2018 et 2020, un effondrement d'une brutalité que l'on n'observe habituellement que "lors des conflits ou des guerres", selon l'institution, pour qui la crise libanaise pourrait être une des trois plus importantes depuis 1850.
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