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Dernières Infos - Conflit

Attaque déjouée contre les Emirats pendant la visite du président israélien


Des houthis, protestent à Sanaa contre l'intervention de la coalition saoudienne, le 27 janvier 2022. Photo MOHAMMED HUWAIS / AFP

Les Emirats arabes unis ont intercepté lundi un missile balistique lancé par les rebelles houthis du Yémen, la dernière attaque en date contre ce pays du Golfe qui a coïncidé avec la première visite du président israélien Isaac Herzog.

Les Emirats font partie d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui vient en aide depuis 2015 au gouvernement du Yémen face aux houthis soutenus par l'Iran.

Cette attaque est la troisième des houthis contre les Emirats en deux semaines: le 17 janvier, une attaque de drones et de missiles contre des installations pétrolières et l'aéroport d'Abou Dhabi a fait trois morts à Abou Dhabi et le 24 deux missiles balistiques ont été interceptés par des forces américaines basées à Abou Dhabi. "Les défenses anti-aériennes ont intercepté et détruit un missile balistique lancé par les terroristes houthis contre notre pays", a affirmé le ministère émirati de la Défense dans un communiqué, sans faire état de victime. Les débris sont tombés dans une zone non habitée.

Le site, à al-Jawf dans le nord du Yémen, d'où a été lancé le missile a été détruit par la coalition, a précisé le ministère. La nouvelle attaque a coïncidé avec la première visite officielle d'un président israélien aux Emirats depuis que les deux pays ont normalisé leurs relations en 2020. Lundi, M. Herzog a visité à Dubaï le pavillon israélien à l'Exposition universelle 2020 et a rencontré cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum, souverain de Dubaï, Premier ministre et ministre de la Défense.

"Totalement prêts" 
Dans un communiqué au terme de sa visite, M. Herzog a estimé qu'il y avait "deux choix pour la région: soit la paix, la prospérité et les investissements, soit ce que l'Iran fait c'est-à-dire déstabiliser la région et utiliser ses supplétifs pour semer la terreur". Israël et l'Iran sont deux pays ennemis. Dimanche, le président israélien a été reçu à Abou Dhabi par le prince héritier d'Abou Dhabi et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. Il a alors condamné "toute atteinte à la souveraineté (des Emirats) par des groupes terroristes".

Au Yémen, le porte-parole militaire des houthis Yahya Saree a affirmé dans une déclaration télévisée que la capitale Abou Dhabi avait été lundi la cible de missiles balistiques et Dubaï la cible de drones. Mahdi al-Mashat, un haut responsable politique des houthis, a indiqué que les attaques contre les Emirats montraient la "détermination des houthis à mettre à exécution leurs menaces, tant que les Emirats poursuivent leur agression (au Yémen)".

Les Emirats ont eux averti qu'ils étaient "totalement prêts à faire face à toute menace" et à prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger" leur territoire. En 2019, les Emirats ont "redéployé" leurs troupes au Yémen. Celles-ci avaient entraîné et armé des milices progouvernementales yéménites qui ont infligé des revers ces dernières semaines aux houthis.

Condamnations 
La France, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ont condamné le nouveau tir de missile contre les Emirats. "Alors que le président israélien se trouve aux Emirats pour établir des ponts et promouvoir la stabilité dans la région, les houthis continuent de mener des attaques qui menacent les civils", a tweeté la diplomatie américaine. Le conseiller présidentiel émirati, Anwar Gargash, a indiqué sur Twitter que les Emirats tenaient à leurs "objectifs pour contribuer à la construction d'une région stable et prospère" et que "la provocation ne fonctionnera pas".

Les Emirats accueillent des troupes américaines et sont l'un des plus gros acheteurs d'armes au monde. La multiplication des attaques des houthis contre les Emirats, richissime pays du Golfe qui tient à sa réputation d'oasis de paix au Moyen-Orient, ouvre une nouvelle page dans la guerre du Yémen déclenchée en 2014.

En plus de sept ans de guerre au Yémen, tous les acteurs du conflit ont été accusés de "crimes de guerre" par des experts de l'ONU. Mise en cause pour de multiples "bavures", la coalition a reconnu des "erreurs" mais accuse les rebelles d'utiliser les civils comme boucliers humains. Selon l'ONU, le conflit a fait 377.000 morts et poussé une population de 30 millions d'habitants au bord de la famine au Yémen.

Les Emirats arabes unis ont intercepté lundi un missile balistique lancé par les rebelles houthis du Yémen, la dernière attaque en date contre ce pays du Golfe qui a coïncidé avec la première visite du président israélien Isaac Herzog.
Les Emirats font partie d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui vient en aide depuis 2015 au gouvernement du Yémen face aux...