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Dernières Infos - Importation de courant de Jordanie

"Je dis à l'ambassadrice US qu'elle est ma meilleure amie car elle peut bloquer" l'accord, dit Fayad, pensant son micro éteint

Le ministre libanais de l'Energie, Walid Fayad (c), le 27 janvier 2022 à Beyrouth, en compagnie de son homologue syrien, Ghassan Zamel (d). Photo REUTERS/Mohamed Azakir

"Je dis à l'ambassadrice américaine qu'elle est ma meilleure amie car elle peut bloquer l'accord à tout moment" : Voilà ce qu'a affirmé mercredi le ministre libanais de l'Energie, Walid Fayad, à son homologue syrien, Ghassan Zamel, pensant que son micro était éteint, lors d'une conférence de presse autour de la signature d'un accord pour l'importation du courant électrique de Jordanie via la Syrie.


"Votre meilleure amie", lance M. Fayad à son homologue syrien, en lui montrant vraisemblablement l'écran de son portable, alors qu'ils sont assis derrière les micros et que leur conversation est enregistrée à leur insu. "Qui est-ce ?", lui demande alors M. Zamel. "L'ambassadrice américaine", lui répond Walid Fayad. "Je lui ai dit qu'elle est ma meilleure amie. Lorsqu'elle m'interroge là-dessus, je dis oui en rigolant. Et quand elle me demande pourquoi, je lui dis que c'est parce qu'elle peut bloquer l'accord à tout moment", poursuit le ministre libanais, en allusion aux sanctions américaines contre toute personne ou entité qui coopérerait avec le régime syrien de Bachar el-Assad. "C'est vrai", lui répond alors le ministre syrien. "Je dis cela, mi-figue mi-raisin", reconnaît Walid Fayad, en s'adressant au ministre syrien.

Dans un communiqué publié jeudi, le ministère de l’Énergie a indiqué que les propos de M. Fayad avaient été mal interprétés "volontairement ou non" par les médias. Dans la vidéo partagée, le ministre affirmait à son homologue syrien, selon le ministère, que l'ambassadrice Shea, "son amie", venait de lui envoyer un texto pour le féliciter pour la signature de l'accord avec Amman et lui assurait qu'il entretenait "de bonnes relations" avec elle. "La signature de cet accord nécessite un financement et un accord américains, sinon nous en pleurerons", aurait alors confié le ministre libanais à son homologue, selon le communiqué publié par le ministère, qui déplore la diffusion d'un extrait vidéo tronqué "afin de porter atteinte au ministre et à ses relations avec l'ambassadrice".

Après des mois de discussions, le Liban a fait mercredi un pas décisif vers la concrétisation de l’importation de courant électrique en provenance de Jordanie, via la Syrie, en signant le contrat avec les deux pays concernés. Un projet lancé dans le cadre d’une initiative américaine dévoilée en août dernier pour aider Beyrouth à sortir d’une grave crise multiforme, alors que la population subit aujourd’hui un rationnement extrême de courant. Les États-Unis ont accepté d’aménager de façon ciblée le régime de sanctions (associé à la loi César) visant le régime de Damas et tous ceux qui coopèrent avec lui, pour que ces projets énergétiques puissent aboutir.

C’est en principe la Banque mondiale qui doit financer ces projets, à condition que certaines réformes visant le secteur soient entre-temps lancées.

"Je dis à l'ambassadrice américaine qu'elle est ma meilleure amie car elle peut bloquer l'accord à tout moment" : Voilà ce qu'a affirmé mercredi le ministre libanais de l'Energie, Walid Fayad, à son homologue syrien, Ghassan Zamel, pensant que son micro était éteint, lors d'une conférence de presse autour de la signature d'un accord pour l'importation du courant électrique de Jordanie...